Près de 250 personnes ont assisté, le 16 octobre dernier , à la Journée Technique Nationale organisée à Paris par l’ADEME et ALIAPUR sur le thème : « Les nouveaux produits et les nouvelles applications issus des pneumatiques usagés ».
Cette manifestation s’adressait à tous les utilisateurs potentiels de produits et techniques utilisant des pneumatiques usagés : centres techniques industriels, centres techniques du bâtiment, services de l’Etat (DDE, DRE, DRIRE…), collectivités locales et territoriales, bureaux d’études, entreprises de Travaux Publics, fabricants de sols sportifs, de mobiliers urbains, d’enrobés routiers, de murs antibruit, fabricants de noirs de carbone, etc.
Devant des intervenants de grande qualité, le public a très activement participé aux mini-débats qui ont suivi chaque intervention. A noter que plusieurs filières étrangères de valorisation des pneus usagés étaient représentées, en particulier les filières italienne, espagnole et portugaise.
Assurant à elle seule plus de 80% de la collecte des pneus usagés laissés chaque année par les consommateurs en France métropolitaine et en Corse, la société Aliapur a traité 300.000 tonnes de pneus en 2006. Mais au-delà de la collecte, le vrai challenge reste le recyclage de ces pneus une fois ramassés.
4 millions d’euros en R&D
Depuis 2004, date de son premier exercice, Aliapur a consacré plus de 4 millions d’euros à la Recherche et au Développement de nouvelles voies de valorisation. Plusieurs de ces programmes ont été -ou sont encore- conduits avec le soutien de l’ADEME. A travers cette première Journée Technique Nationale, il était donc question de faire un point d’étape sur diverses pistes de recherche et de mettre en valeur des exemples de valorisation réussis et porteurs d’avenir.
Insistant sur « l’effort important fourni par Aliapur dans le développement de solutions environnementales et économiquement viables », l’ADEME a notamment rappelé que les programmes de recherche menés par Aliapur ont déjà conduit au dépôt de 6 brevets.
Du déchet au produit
Concrètement, cette mobilisation a permis au pneu usagé de s’éloigner de son image « déchet » pour acquérir celle de produit de base pour de nouvelles applications et de nouveaux débouchés. Tel était d’ailleurs le sens de l’intervention de Catherine Clauzade, Responsable du service R&D d’Aliapur, et d’Arthur de Cazenove, ingénieur R&D. Clairement défini, strictement encadré et de plus en plus réglementé, le processus de collecte et de valorisation des pneus doit en outre répondre à des enjeux de développement durable.
Qualité des prestations de service auprès des 40.000 garages collectés en France, fiabilité des procédures, sécurité et traçabilité informatique des pneus collectés, homogénéité des produits livrés aux utilisateurs finaux : autant d’impératifs qui permettent d’élever en permanence le niveau de qualité des prestations, d’accélérer la structuration de la filière et de faciliter les transferts de technologies entre experts.
Si les voies de valorisation sont multiples et variées, les pneus usagés intègrent essentiellement trois principales « familles » de recyclage : la granulation, le combustible de substitution et les travaux publics. S’y ajoutent d’autres solutions, certes moins connues mais qui ont également fait leurs preuves, notamment dans le domaine des pièces automobiles ou des fonderies.
Talent et complémentarité des équipes de recherche
Directeur général d’Aliapur, Eric Fabiew, a souligné pour sa part « l’excellence » des résultats présentés au cours de cette journée : « En 2002, année de publication du décret relatif à l’élimination des pneumatiques usagés, peu d’experts en recyclage étaient prêt à miser sur Aliapur. Nous n’avions pour nous que la confiance de nos actionnaires -les fabricants de pneumatiques-, convaincus du bien-fondé de notre démarche. Je suis heureux, fin 2007, de constater la complémentarité des équipes de recherche qui travaillent avec notre service Recherche & Développement. Je salue ici la qualité de notre partenariat avec l’ADEME, ainsi le talent et l’ingéniosité des laboratoires, des centres de technologies et des industriels qui nous accompagnent ».
« Il nous faut évidemment poursuivre. Plusieurs programmes sont actuellement en cours, certains en voie d’achèvement, d’autres confidentiels. Nous n’avons jamais cédé à la facilité des solutions à court terme ou mal encadrées, comme l’ensilage. Au contraire, nous privilégions la diversité, tant dans la valorisation matière que dans la valorisation énergétique, et toujours dans le respect de l’environnement et de la santé humaine. En même temps, nous restons extrêmement vigilants sur le contrôle qualité et la chaîne des coûts de la valorisation des pneus usagés. Je suis convaincu de que nouvelles solutions de recyclage vont encore être découvertes et que de nombreux projets restent à mener ».
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