L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) et Enerplan organisent le 4ème colloque national « Energie solaire et Bâtiment » à Paris du 5 au 7 novembre 2007.
Au lendemain du Grenelle de l’environnement – qui a mis l’accent sur la priorité d’un vaste chantier de rénovation thermique des bâtiments existants et sur la nécessité de construire autrement pour répondre aux enjeux climatiques – le solaire va, plus que jamais, occuper une place de choix dans l’éventail des solutions proposées.
Pour diviser par un « Facteur 4 » les émissions françaises de CO2 d’ici 2050, pour limiter le réchauffement climatique, sécuriser les approvisionnements face à des ressources fossiles qui ne sont plus inépuisables, restreindre les effets des hausses des prix de l’énergie, l’ensemble des secteurs économiques et en particulier le secteur du bâtiment doivent nécessairement revoir leur façon d’évoluer et de se développer.
Dans ce contexte, l’intégration des énergies solaires – thermique et photovoltaïque – est une des clés de la réduction des consommations d’énergies fossiles à la fois dans les bâtiments neufs et dans les bâtiments existants. La 4ème édition du colloque Énergie Solaire et bâtiment est l’occasion de dresser un état des lieux et de faire connaître des opérations exemplaires.
Le secteur du bâtiment est trop gourmand en énergie
Le secteur du bâtiment est fortement consommateur en énergie. En effet, il est responsable de 21% des émissions de CO2 et de 43% de la consommation d’énergie finale en France. Le chauffage représente près des deux tiers de ces consommations d’énergie et la majeure partie des émissions de CO2 du secteur.
Cependant, depuis les années 70, des économies d’énergie de l’ordre de 70% ont été obtenus sur l’ensemble des logements, notamment dans les logements neufs qui ont divisé par 2 à 2,5 leurs consommations par m2 grâce aux réglementations thermiques successives mises en place depuis 1975. Par ailleurs, la consommation d’énergie totale des secteurs résidentiel et tertiaire confondus a augmenté dans le même temps de 30%. Ceci s’explique par l’augmentation de la taille des logements, l’élévation du niveau de confort (appareils électroménagers) et l’apparition de nouveaux besoins (climatisation, par exemple).
L’année 2001 est une année charnière en matière de consommation d’énergie dans le bâtiment. En effet, on note depuis 2001 une décroissance des consommations énergétiques des logements, liée notamment à des efforts financiers accrus des ménages réalisant des travaux d’économies d’énergie.
Bien que de réels efforts d’économie d’énergie dans le bâtiment aient été observées ces dernières années, ils ne sont pas encore suffisants pour atteindre l’objectif de diviser par un « Facteur 4 » les émissions françaises de CO2 d’ici 2050. La généralisation des énergies renouvelables comme le solaire dans le bâtiment apparaît comme indispensable.
L’Ademe s’engage pour généraliser l’énergie solaire
Dans le cadre de sa mission de promotion des énergies renouvelables, l’Ademe a mis en place, en 2000, le « Plan Soleil 2000/2006 » qui a permis d’augmenter de manière significative le recours à l’énergie solaire dans le bâtiment.
La progression du marché du solaire thermique entre 2002 et 2007 est ainsi de 954 % pour les chauffe-eau solaires individuels, de 1090 % pour les systèmes solaires combinés et de 650 % pour les installations solaires collectives. La croissance du marché 2007 semble cependant enregistrer un léger ralentissement. Les professionnels du solaire invoquent principalement des raisons conjoncturelles, à savoir :
– Le solaire suit la même tendance que les autres biens d’équipement domestiques, qui ont enregistré également un ralentissement de leur croissance sur la même période,
– l’hiver, très doux, n’a pas incité au changement d’appareil de chauffage et un été maussade n’a pas provoqué le « réflexe solaire » normalement constaté à cette période
– enfin, la campagne électorale, dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle notamment, semble avoir ralenti le rythme du marché jusqu’à début mai.
L’action de l’Ademe en faveur des applications solaires thermiques se poursuit à présent au travers d’un « plan chaleur », prévu dans le Contrat d’objectifs 2007/2010 entre l’Etat et l’Ademe. Le plan « chaleur » prévoit l’animation territoriale, le conseil aux acteurs et le financement – principalement pour les projets collectifs et tertiaires – de la filière solaire thermique visant à accroître son rythme de développement. L’Ademe privilégie les opérations les plus exemplaires et la qualité d’intégration au bâti. L’Ademe soutient par ailleurs la professionnalisation et la performance de la filière par la mise en oeuvre de référentiels de qualité gérés par les professionnels.
Ce travail d’encouragement à la mise en oeuvre de référentiels de qualité pour la filière solaire thermique s’est traduit concrètement par la création de l’association Qualit’EnR, regroupant les principales organisations professionnelles du bâtiment et du solaire. En charge depuis le 1er janvier 2006 de la gestion et de l’animation de l’appelation Qualisol, créée par l’ADEME au sein du dispositif « Plan Soleil », Qualit’EnR a successivement créé deux nouvelles appellations : QualiBois et à présent QualiPv qui consacrent la qualité d’installation des équipements domestiques bois et photovoltaïque.
Enfin, l’Ademe poursuit également ses efforts en faveur du solaire dans la perspective des objectifs fixés par le Conseil de l’Europe qui prévoient que la part des Energies Renouvelables devra être portée à 20% à l’horizon 2020.
Le solaire photovoltaïque
Par ailleurs, l’Ademe soutient depuis plus de 15 ans la filière photovoltaïque française par le biais d’aides à la recherche et au développement. Elle subventionne également des opérations exemplaires visant à l’intégration architecturale de systèmes photovoltaïques couplés à des bâtiments économes en énergie dans les secteurs des entreprises et des collectivités locales.
Pour le photovoltaïque, la capacité installée en France a doublé en 3 ans. Le photovoltaïque raccordé au réseau a triplé en 3 ans, il représente aujourd’hui plus de 90 % de la puissance installée par an et 60 % de la puissance installée totale et cumulée.
L’engagement d’Enerplan pour le développement de la filière solaire en France
Enerplan (Association professionnelle de l’énergie solaire) représente l’ensemble de l’offre solaire industrielle et commerciale en France (industriels, ensembliers, bureaux d’études, installateurs, architectes, énergéticiens.). Depuis 1983, sa vocation est d’agir pour la promotion et le développement de l’énergie solaire en France, à travers trois types de missions :
– Représenter les professionnels du solaire : ENERPLAN constitue une force de propositions et de négociation auprès des pouvoirs publics.
– Développer la demande : Enerplan informe, sensibilise et accompagne les décideurs et maîtres d’ouvrage (organisation de voyages d’études, salons, inaugurations, conférences.). L’association s’attache également à promouvoir les bonnes pratiques, notamment en diffusant des fiches d’opérations en solaire thermique et photovoltaïque.
– Animer et structurer la filière solaire : Enerplan participe aux différents comités techniques et aux travaux sur les normes et les certifications concernant le solaire thermique et le photovoltaïque. L’association diffuse également toutes les informations utiles à la filière à travers des statistiques et des analyses des marchés, ainsi que des réunions d’informations par filière.
Pour accompagner la croissance du marché du solaire thermique, Enerplan a créé avec les industriels du solaire, une nouvelle marque de qualité « Ô Solaire – Référencement Enerplan » pour les équipements solaires thermiques domestiques. « Ô Solaire » résulte de la volonté collective des industriels de proposer un cadre de sélection commun, pour les systèmes conformes aux normes européennes et à la législation française. Cette marque facilite en outre l’octroi du crédit d’impôt et des aides locales.
Pour le solaire thermique comme pour le photovoltaïque, Enerplan travaille en partenariat avec l’Ademe, les pouvoirs publics et les autres organisations professionnelles, notamment au niveau européen.
Commentaires récents