Selon Anne Lauvergeon, présidente du groupe nucléaire français Areva, aux Etats-Unis « le nucléaire n’est plus l’ennemi. L’ennemi à abattre, c’est le charbon ».

Outre-Atlantique, le charbon fournit la moitié de l’énergie, contre 20% pour le nucléaire. Mais les centrales au charbon, qui polluent et rejettent beaucoup de gaz à effet de serre (GES) ne sont plus les bienvenues au pays de l’oncle Sam. Selon Areva, sur 151 projets de centrales au charbon, 16 auraient été annulés et 76 seraient incertains.

David Sandalow, expert des questions énergétiques au centre de réflexion Brookings Institution, a déclaré que le patron d’un groupe électrique américain lui a confié qu’aujourd’hui aux Etats-Unis, il est plus facile de proposer la construction d’une centrale nucléaire que d’une centrale au charbon.

Pourtant, aucune centrale nucléaire n’a vu le jour depuis 30 ans aux Etats-Unis. Depuis l’accident nucléaire à la centrale de Three Mile Island survenu en 1979, l’opinion américain était majoritairement opposé au nucléaire.

Répondre à la demande d’énergie

Afin de répondre à l’augmentation de la demande de nouvelles centrales au gaz sont entrées en service. Le recours massif au gaz (dont les cours sont alignés sur ceux du pétrole) a récemment entraîné une hausse des factures des particuliers.

« Les consommateurs américains ne s’attendent pas à ce que leur facture d’électricité soit bon marché. Ils veulent qu’elle soit prévisible. La seule source d’énergie qui le permet, c’est le nucléaire – et aussi le charbon, mais je n’y crois pas car la pression en faveur de la limitation des émissions va l’empêcher de retrouver la position qui était la sienne« , a indiqué le sénateur Richard Burr, sénateur de Caroline du Nord et expert républicain pour l’énergie.

Diminuer les émissions de CO2

« Si le nucléaire ne représente pas au moins 65% des nouvelles capacités construites, je ne vois pas comment on pourra dire que l’on veut baisser nos émissions de carbone« , a-t-il ajouté.

Une trentaine de projets de centrales nucléaires pourraient voir le jour aux Etats-Unis, mais aucun n’a fait l’objet d’une décision irrévocable de lancement. En dépit d’une accélération et d’une simplification des procédures administratives, les premières installations ne devraient pas entrer en service avant 2015.