Le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Achim Steiner, souhaite que les gouvernements accélèrent leurs efforts pour réaliser un accord international sur le mercure, le métal toxique lourd.
Les experts sont de plus en plus préoccupés par la croissance de la combustion du charbon – naturellement contaminé par le mercure- qui mène a l’émission de mercure dans l’air dans certaines parties du monde a partir desquelles il peut se propager dans le monde entier.
La hausse du prix de l’or pourrait également augmenter la pollution due au mercure au niveau local et mondial. En effet, ce métal toxique est utilisé pour extraire l’or des minerais dans de nombreuses opérations minières artisanales, impliquant par des millions de travailleurs et leurs familles.
Achim Steiner, sous-secrétaire général de l’ONU, a dit que les scientifiques parlent des dangers du mercure pour la santé et l’environnement depuis plus d’un siècle. « Et il est vrai que de nombreux pays ont, au cours de ces dernières décennies, essayé de réduire les utilisations et les émissions de mercure et de protéger leurs citoyens contre l’exposition à ce métal toxique lourd« , a-t-il ajouté.
« Toutefois, il n’y a pas encore de réponse clair et décisive pour faire face a l`enjeu du mercure, et ceci doit être urgemment mis en place« , continue-t-il.
Un métal lourd aux effets importants
Le mercure, un métal lourd qui peut avoir des effets tels que des lésions cérébrales chez les enfants en bas âge, est utilisé dans des produits aussi divers que les ampoules électriques, les plombages dentaires et les thermomètres. Aujourd’hui chaque personne vivante- soit 6,5 milliard de personnes – est susceptible d’avoir au moins des traces de métaux lourds dans ses tissus.
Les gouvernements et les experts se réunissent aujourd’hui à Bangkok sous les auspices de la section des produits chimiques du PNUE pour discuter la meilleure façon de réduire les sources environnementales de mercure les différentes options des mesures volontaires a des traités juridiques internationaux.
Le rapport sera présenté aux ministres de l’environnement en février à Monaco pendant la réunion du Conseil d’Administration du PNUE / Forum ministériel mondial sur l’environnement.
Des objectifs clairs et ambitieux
Le PNUE encourage les gouvernements, en collaboration avec l’industrie et la société civile, à considérer « des objectifs clairs et ambitieux » pour réduire les niveaux du mercure mondialement, et au long terme éliminé mondialement les produits et des procédés à base de mercure.
Ces objectifs pourraient prendre la forme d’un accord d’élimination du mercure dans les produits et de procédés, comme par exemple la production du matériel médical et du chlore, avec comme objectif d’éliminer complètement les produits à base de mercure d’ici 2020.
Cela pourrait également être la réduction des émissions provenant de la combustion de charbon, avec les avantages supplémentaires d’une réduction de gaz à effet de serre et l’amélioration de la qualité de l’air locale.
Enfin, il pourrait s’agir de soutenir des initiatives comme celles de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel qui a pour objectif de réduire de 50% l’utilisation du mercure dans l’extraction artisanale d’ici 2017 en route vers une élimination totale.
« Le public à travers le monde attend que nous prenons actions: il est maintenant temps d’agir. Cette réunion, qui vise à résoudre les problèmes existants, arrive a un moment d’inquiétude sur les niveaux croissants des émissions de mercure et les rejets dans plusieurs domaines clés » explique Achim Steiner.
Une augmentation des émissions de mercure
Le récent rapport du PNUE – l`avenir de l`environnement mondial- GEO4, publie le mois dernier, stipule que la combustion du charbon et l’incinération des déchets représentent environ 70% du total des émissions de mercure quantifiés.
« Avec l’augmentation de la combustion de fissiles combustibles, on s`attend a une augmentation des émissions de mercure, en absence de technologies de contrôle ou de prévention« , selon le rapport GEO – 4.
Le réchauffement climatique en cause
Les scientifiques sont aussi en train de vérifier des suggestions disant que le changement climatique peut déclencher de la réactivation d’anciens dépôts de mercure suite a la hausse des températures des lacs; ainsi que l’érosion et l’accélération de la fonte du pergélisol, les glaciers et les icebergs aux pôles.
D`ici le mercure -sous forme de methymercury – peut pénétrer la chaîne alimentaire mondiale a travers les mammifères marins tels que les baleines et les phoques ainsi que des poissons capturés internationalement telles que l’espadon, le requin, le marlin, le maquereau, le doré, le bar de mer et le thon.
Une seconde réunion à venir
La réunion de Bangkok -à laquelle participeront également l’industrie et des groupes de la société civile – devrait être suivie d’une seconde, à la fin de 2008.
Achim Steiner a affirmé: « J’espère sincèrement que, lors de cette deuxième réunion, la communauté internationale pourra mettre fin au débat sur la voie à suivre et ouvrir un nouveau chapitre d’action claire, décisive contre le mercure- Une action conduisant à un accord sur des objectifs clairs et ambitieux afin d’obtenir des réductions mesurables pour protéger la santé humaine et l’environnement« .
« Il n’y a pas de raison d’attendre avant d’agir sur le mercure. Des alternatives viables existent pour pratiquement tous les produits à base du mercure et des procédés industriels utilisant du mercure« , a-t-il dit.
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