Wulf Bernotat, patron du groupe énergétique allemand E.ON, a indiqué dans un entretien publié lundi par le quotidien « The Financial Times » que les projets de démantèlement de la Commission européenne étaient plus dangereux pour l’énergie européenne que la concurrence russe.

« Vous parlez toujours de la Russie, mais le véritable danger vient de la Commission européenne« , a déclaré Wulf Bernotat. Il a ajouté qu’il était « quasiment sûr qu’il n’y aura pas de démantèlement » car « de tels projets à Bruxelles prennent du temps surtout si des Etats membres aussi importants que la France et l’Allemagne sont contre« .

Bruxelles fait pression sur les géants européens de l’énergie afin qu’ils se séparent de leurs réseaux d’électricité et de gaz afin de se concentrer sur la production. La pression est importante sur les groupes allemands E.ON et RWE, qui ont récemment augmenté à nouveau les prix pratiqués outre-Rhin.

Une séparation « indispensable »

Le week-end dernier, Neelie Kroes, commissaire européenne à la concurrence a déclaré que selon elle, « en Allemagne, les prix de l’électricité étaient plus élevés que ce à quoi l’on pourrait s’attendre dans un marché doté d’une vraie concurrence« . Pour elle, une séparation entre la production énergétique et son transport est « indispensable » pour obtenir une véritable concurrence au bénéfice des consommateurs.

Le gouvernement allemand qui soutient actuellement les groupes énergétiques face à la Commission européenne, menace de « changer de camp » si les industriels ne font pas d’efforts pour plus de transparence et de concurrence.