Le pétrole devrait demeurer la principale énergie utilisée dans le monde pendant des décennies. D’après l’Agence internationale de l’Energie (AIE), d’ici à 2030 la demande de pétrole devrait croître de 37%.
Depuis les chocs pétroliers des années 70, la production d’électricité et d’énergie industrielle s’est détournée du pétrole, au profit du nucléaire, du charbon, du gaz naturel ou des énergies renouvelables.
C’est dans les secteurs des transports et de la chimie que la demande de pétrole va augmenter. « Des secteurs où la substitution n’est pas aisée« , a indiqué Lawrence Eagles, analyste de l’AIE.
Concernant les transports, le pétrole domine largement le marché avec une part de marché de 94%, contre 1% pour les biocarburants, et 5% pour l’électricité et le charbon. Les biocarburants, produits à base de betteraves, d’oléagineux, de céréales ou de sucre, restent encore très chers. De plus, leur efficacité environnementale est de plus en plus contestée car leur production consomme beaucoup d’énergie.
L’AIE recommande d’importer des biocarburants des régions où ils sont les plus rentables et les plus développés, notamment d’Amérique du Sud, et d’investir dans la recherche sur les biocarburants de deuxième génération, qui utilisent des matières végétales non alimentaires comme la cellulose ou les algues.
« Pas de vrai concurrent »
« Le pétrole n’a pas de vrai concurrent » dans le domaine des transports, « mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’alternative: on peut prendre le train, le bus, toutes sortes de transports collectifs. On peut aussi voyager moins« , a indiqué Leo Drollas, directeur adjoint du Centre for Global Energy Studies (CGES).
Dans la chimie, il n’y a pas non plus beaucoup de substituts, a reconnu Daniel Marini, de l’Union des industries chimiques. D’après lui, certaines alternatives (charbon, gaz naturel, chimie « verte » à base de matières organiques) « ne sont pas encore assez économiques » pour entraîner une véritable substitution.
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, les industriels de la chimie se sont engagés à faire passer leurs approvisionnements en matière renouvelables de 7% à 15% d’ici dix ans. Un objectif qui semble, selon Leo Drollas, être « trop ambitieux » pour être crédible.
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