Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), a publié samedi dernier son 4e rapport. Ce dernier avertit les dirigeants de la planète des risques du réchauffement climatique à l’approche de la conférence des Nations Unies sur le climat qui se déroulera le mois prochain qui se tiendra du 3 au 18 décembre, à Bali, en Indonésie.
Dans un « résumé à l’intention des décideurs » de son 4e rapport adopté officiellement samedi à Valence, en Espagne, le Giec a mis en garde contre les conséquences « soudaines« , voire « irréversibles » du réchauffement en cours.
Le Giec prévoit une hausse de température moyenne comprise entre 1,8 et 4 degrés, pouvant aller jusqu’à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990.
« Le défi de notre temps »
« Tous les pays » en subiront les conséquences. Des événements climatiques tels que les canicules, les sécheresses ou les inondations, seront plus fréquents. Une fonte accélérée des glaces des pôles, due au réchauffement de la planète, sera responsable de la montée du niveau de la mer. Le Giec prévoit également que les nations les plus pauvres seront les régions les plus touchées.
Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, a appelé la communauté internationale à une véritable « percée » des négociations qui s’ouvriront le 3 décembre à Bali sur les suites à donner à la première phase d’engagements du protocole de Kyoto, après 2012. « Freiner et renverser ces menaces est le défi de notre temps« , a-t-il déclaré devant les experts du Giec. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rater une percée réelle à Bali« .
Pour Stavros Dimas, commissaire européen à l’Environnement, « la communauté internationale doit répondre à cet appel scientifique à agir en acceptant de lancer à Bali des négociations pour un nouvel accord complet et ambitieux sur le climat« .
Un rapport contesté
Le rapport du Giec a été critiqué comme étant en retard sur les dernières études scientifiques. Ainsi, l’institut australien du climat a souligné que « la récente et rapide diminution des glaces de mer en Arctique s’est produite beaucoup plus rapidement que ne le suggéraient les projections modélisées« . Selon ces chercheurs australiens, au rythme actuel, les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d’ici la fin du siècle.
C’est pourquoi, dans le résumé approuvé samedi, les experts du Giec n’ont pas donné une valeur limite à la hausse prévisible du niveau des océans (0,18 m à 0,59 m à la fin du siècle par rapport à la période 1990 selon le projet de résumé initial).
Stephanie Tunmore de l’organisation écologique Greenpeace, qui craignait un rapport édulcoré, a salué un « résultat bien meilleur que ce qu’on pouvait escompter avant la réunion« . La délégation américaine a contesté le caractère « irréversible » des impacts, estimant qu’il n’était pas suffisamment étayé scientifiquement.
Commentaires récents