Un rapport final de l’IRSN regroupe les résultats de l’ensemble des études réalisées par l’Institut à la demande du Ministère chargé de l’environnement. En mars 2000, des flux de rayonnement inhabituellement élevés avaient été relevés par la CRII-RAD sur certaines plages du littoral camarguais à l’est et à l’ouest des Saintes-Maries-de-la-Mer et à l’est du phare de l’Espiguette.
Les valeurs mesurées étaient très hétérogènes, comprises entre 0,3 et 1,9 microsieverts par heure, soit un débit de dose ambiant plus de dix fois supérieur à celui habituellement observé dans la région (le bruit de fond est de l’ordre de 0,05 à 0,07 microsievert par heure). Les valeurs maximales concernaient des zones de sable très localisées.
Des études distinctes ont alors été réalisées par l’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire, devenu depuis l’IRSN, la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) Languedoc-Roussillon et les DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) du Gard, de l’Hérault et des Bouches-du-Rhône. Toutes ont conduit à des conclusions identiques.
L’augmentation de la radioactivité des sables des plages de Camargue provient de minéraux naturels contenant de l’uranium et du thorium et l’activité des dépôts constatés ne nécessite pas que des mesures de protection soient prises. En 2005, une nouvelle étude de l’IRSN a précisé l’origine naturelle des concentrations observées.
Erosion des roches
Les minéraux radioactifs proviennent de l’érosion de roches du Massif Central et du Massif du Mont-Blanc. Ces minéraux ont été transportés par les cours d’eau vers le Rhône, puis dispersés en mer avant d’être concentrés sur le littoral par des processus naturels de sédimentation.
En 2007, les experts de l’IRSN a procédé à de nouvelles évaluations des doses qui pourraient être reçues par les personnes qui fréquentent ces lieux, en s’appuyant d’une part sur des scénarios de fréquentation des plages par le public, et d’autre part sur des expérimentations destinées à connaître l’aptitude des radionucléides constituant ces sables à être incorporés par ingestion et inhalation.
La dose efficace annuelle correspondante, calculée selon des scénarios d’exposition raisonnablement pessimistes, ne saurait dépasser 1 millisievert et serait principalement due à l’exposition externe au rayonnement gamma. Elle ne nécessite pas que des dispositions de protection sanitaire particulières soient prises.
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