C’est aujourd’hui que s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Mulhouse, le procès de la société Stocamine, société qui exploitait à Wittelsheim dans le Haut-Rhin un centre de stockage de déchets ultimes.
La société Stocamine et son ancien directeur, Patrice Dadaux, ont été mis en examen pour violation délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence, ayant entrainé un risque de mort ou de blessure suite à l’incendie du site en 2002, incendie qui a mis fin à l’activité du site. Stocamine était le seul site en France à pouvoir stocker des déchets toxiques de classe 0.
Le feu s’était déclaré le 10 septembre 2002 par 500 m de fond dans un lot de déchets issus de l’incendie d’un entrepôt de conditionnement de produits phytosanitaires appartenant à la société Solupack, dans la région de Tours. Les déchets en question étaient loin d’être ultimes puisqu’entiers. On y trouvait parmi la terre souillée, des emballages complets, des aérosols, et divers produits que l »on peut trouver dans un magasin agricole. Or, tout produit inflammable, explosif, liquide ou gazeux aurait dû être refusé, selon la réglementation très stricte en vigueur sur ce site classé. L’incendie n’avait été entièrement éteint qu’au bout de deux mois.
80 salariés partie civile
A l’origine du procès, les 80 salariés qui se sont portés partie civile. La plupart d’entre eux, le plus souvent d’anciens mineurs des mines de potasse alsaciennes, affirment souffrir d’asthme, d’allergies ou encore d’éruptions cutanées. De plus, la justice reproche à leur employeur de les avoir fait descendre pendant l’incendie sans équipements adaptés.
De plus, l’enquête avait révélé que Stocamine, à l’époque, filiale du groupe public EMC et de Séché Environnement, avait accepté des déchets interdits par l’arrêté préfectoral de 1997, arrêté qui autorisait l’exploitation du site.
Un gâchis économique et écologique
L’avocat de la CFDT, partie civile de ce procès, Me André Chamy confie à Reuters, que selon lui, « il y avait une volonté de faire monter le chiffre« . Il déplore également le « gâchis économique et écologique » d’une entreprise permettant d’offrir une reconversion aux anciens mineurs.
En marge du procès, les autorités doivent encore trancher pour savoir si les 45.000 tonnes de déchets toujours stockées devront être extraites des galeries ou si elles seront recouvertes d’un couvercle de béton.
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