Selon une étude italienne portant sur les dangers de l’aspartame pour la santé des f?tus, menée par la fondation Ramazzini de Bologne, en Italie, cet édulcorant de synthèse pourrait nuire à la santé des enfants à naître.
Selon le quotidien « Le Parisien », les chercheurs ont étudié des rats qui ont été exposés à l’aspartame à partir du douzième jour de gestation. « Pour les sujets exposés à une ingestion quotidienne équivalente à 100 mg par kg, le taux de tumeurs mammaires, de cancer, grimpe à 31,4% contre seulement 18,7% pour des témoins adultes sans exposition in utero« .
« Cette publication nous alerte et devrait nous inciter à des mesures de précaution voire d’interdiction provisoire de l’aspartame chez les femmes enceintes, en attendant des études complémentaires. Je rappelle que l’ingestion d’aspartame est plutôt déconseillée chez les enfants et les nourrissons entre 0 et 3 ans« , a déclaré Laurent Chevalier, médecin consultant en nutrition qui vient de publier « Impostures et vérités sur les aliments », au quotidien.
André Cicolella, toxicologue, a confirmé qu’une évaluation sérieuse sera nécessaire. « Cette étude pose le problème de fond de l’utilisation de l’aspartame. Le débat de santé publique doit avoir lieu, ce qui n’a pas été le cas jusqu’ici. L’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) doit émettre un avis sur cette question« .
« A ce jour, on en connaît pas le risque »
Le professeur Jacques Domergue, chirurgien du tube digestif et député UMP de Montpellier, dans l’Hérault, a adressé une question écrite sur le sujet à Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la Jeunesse et des Sports. « Certes, c’est une étude sur l’animal et il ne s’agit pas de créer un mouvement de panique parmi les femmes enceintes qui ont pu consommer de l’aspartame ces temps-ci. Mais dans le principe de précaution, en attendant une évaluation clinique sur l’homme, il est nécessaire d’alerter. A ce jour, on ne connaît pas le risque« .
Environ 5 000 produits alimentaires contiennent de l’aspartame et 200 millions de personnes dans le monde consomment cet édulcorant de synthèse. Il y a deux ans, les mêmes chercheurs italiens avaient publié une étude évoquant en lien entre l’aspartame et le risque de développer des cancers des ganglions et des leucémies. Cette étude n’avait pas convaincue les chercheurs de l’Afssa qui avaient totalement « blanchi » l’édulcorant de synthèse l’année dernière.
Concernant la nouvelle publication des chercheurs italiens, l’Afssa fait encore preuve de scepticisme. « L’Agence européenne qui gère aujourd’hui le dossier des additifs a demandé aux auteurs de cette étude de fournir les données brutes qui permettent de refaire les calculs et de vérifier les résultats. Tant que ces données ne sont pas fournies, on ne peut la prendre en compte« , a expliqué Marie Favrot, directrice de la Direction de l’Evaluation des Risques Nutritionnels et Sanitaires de l’Afssa.
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