Pour la première fois depuis l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’Union européenne le 1er janvier dernier, la Commission européenne propose des possibilités de capture pour des stocks halieutiques en mer Noire.
La proposition de la Commission prévoit pour 2008 des totaux admissibles de captures (TAC) de 90 tonnes pour le turbot et de 15 000 tonnes pour le sprat, qui constituent les deux principaux stock commerciaux pêchés par les flottes bulgare et roumaine. Ces propositions sont basées sur les recommandations d’un groupe de travail composé d’éminents scientifiques bulgares et roumains spécialistes de la pêche qui se sont réunis en septembre, ainsi que du comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) de la Commission, qui a analysé le rapport du groupe de travail.
Si l’état du stock de sprat en mer Noire est tout à fait satisfaisant, le turbot est lui soumis depuis un certain temps à une forte pression due à la pêche; le TAC a donc été fixé à un niveau assez faible pour permettre au stock de se reconstituer.
Le TAC concernant le sprat n’est pas attribué alors que celui concernant le turbot sera réparti à niveau égal entre les deux pays. La proposition prévoit également des mesures techniques applicables à la pêche du turbot, en particulier un maillage minimal de 180 mm et une taille minimale de débarquement de 45 cm. Ces mesures harmonisent les dispositions en vigueur en Bulgarie et en Roumanie avant l’adhésion. Le maillage minimal est établi à titre provisoire et passera à 200 mm au terme d’une période transitoire destinée à permettre à la Bulgarie d’adapter sa flotte.
Renforcer la recherche scientifique
Il est prévu de renforcer la collecte de données et la recherche scientifique concernant les stocks halieutiques en mer Noire, qui restent relativement peu étudiés en comparaison des stocks d’autres eaux communautaires. Une meilleure connaissance de la situation et la multiplication des données pourraient permettre au cours des prochaines années d’élaborer des propositions de TAC pour d’autres populations de la mer Noire.
La Commission reste très attachée à l’objectif d’un renforcement de la coopération en matière de gestion des pêches entre tous les pays riverains de la mer Noire. Pour ce faire, elle ?uvre en faveur de l’organisation d’une conférence internationale en Turquie au début de l’année prochaine où des représentants de tous les pays de la mer Noire débattront de la coopération régionale en matière de pêche. La Turquie est le principal acteur de la pêche dans la région de la mer Noire; sa flotte est actuellement à l’origine d’environ 85 % des captures commerciales.
Contexte général
La Roumanie possède une flotte de pêche côtière d’environ 450 bateaux dont la plupart sont de petite taille et opèrent dans les eaux côtières avec des filets fixes. Environ 10 chalutiers pratiquent la pêche de petites espèces pélagiques dans la zone des 12 milles.
Les captures s’élèvent en 2005 à environ 2 000 tonnes par an et se composent essentiellement de petites espèces pélagiques (85 %), principalement le sprat (75 %). Les autres captures sont constituées d’anchois, de merlan, d’alose de la mer Noire (un type de hareng), de turbot de la mer Noire, de mulet et de bonite à dos rayé.
La flotte de pêche côtière de la Bulgarie comprend quelque 2 200 bateaux dont la plupart sont de petites embarcations de pêche artisanale alors qu’environ 85 bateaux sont d’une longueur supérieure à 12 mètres.
Les débarquements s’élèvent à peu près à 17 500 tonnes par an* et se composent à 90 % de sprat et d’escargot de mer (rapana venosa). Le sprat (7 200 tonnes en 2005) est principalement pêché par de grands chalutiers, de même que l’anchois, le chinchard, le merlan et l’alose de la mer Noire en moindres quantités. Le rapana venosa (8 200 tonnes en 2005) est un gros escargot de mer ramassé à la main au fond de la mer par les plongeurs. Le tassergal, le turbot de la mer Noire, l’aiguillat commun et la bonite à dos rayé font également l’objet d’une pêche artisanale.
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