Le quotidien « La Charente Libre » révèle qu’une pétition a été adressée par un collectif d’associations de La Couronne, commune de la Charente, à 400 médecins de l’agglomération. L’objet de cette pétition est de demander l’ouvertude d’une enquête de santé publique sur les conséquences du fonctionnement de deux incinérateurs.
Laurent Delaire, le président de l’association Stop Nuisances à La Couronne et patron du service des urgences de l’hôpital de Girac, est à l’origine de cette pétition. Selon lui, « il y a des anomalies dans le domaine de la santé à La Couronne. On le sent subjectivement. Mais nous n’avons aucun élément objectif pour en juger« . C’est pourquoi, il demande une enquête de santé publique afin de déterminer les conséquences sur la santé de deux incinérateurs de la commune, celui de l’usine de traitement des déchets ménagers et celui de l’usine Lafarge.
Les signataires de cette pétition, 120 à ce jour, demandent par ailleurs l’arrêt de la co-incinération à la cimenterie et le développement d’alternatives à l’incinération des ordures ménagères. Parmi eux, un médecin s’inquiète, « il y a une pérennisation des pathologies respiratoires. Il se passe quelque chose« .
Pas plus de pathologies qu’ailleurs
D’un autre côté, Patrcik Fontanaud, conseiller général Vert, adjoint au maire de La Couronne et médecin assure quant à lui que « les gens qui travaillent à la cimenterie n’ont pas plus de problèmes que les autres (.) Il n’y a pas plus de malades à La Couronne qu’ailleurs« .
L’usine d’incinération des déchets ménagers est cependant respectueuse des normes conernant les rejets en vigueur depuis 2005. Mais, Laurent Delaire considère que cette norme même est à revoir. Selon lui, seul le taux zéro serait acceptable. « C’est le scandale de l’amiante qui risque de se reproduire si on laisse faire« . Il précise que la norme fixée par une directive européenne a été élaborée en fonction de ce qui était faisable pour les usines et non en fonction de l’impact observé sur la santé.
De même en ce qui concerne l’incinérateur de la cimenterie, Paul Rousselot, le directeur de Lafarge précise que les rejets de dioxine sont de 2,7 mg contre 6,1 pour l’usine d’incinération des déchets, chiffres confirmés par la Drire.
Au nom du principe de précaution
Les membres de l’association Stop nuisances mettent donc en avant le principe de précaution ce à quoi Patrick Fontanaud répond qu’il a « toujours combattu l’incinération. Mais, quand on hérite d’un incinérateur, qu’est-ce qu’on fait? Bien sûr qu’il va falloir évoluer vers autre chose. Il va falloir poser la question: quand est-ce qu’on arrête l’incinérateur?«
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