La Commission européenne dressait la semaine dernière le bilan de santé de la PAC. A cette occasion, elle suggérait de baisser les subventions les plus élevées. Mais la Commission revient sur ses positions puisque hier, elle s’est dite prête à revoir ce volet de son projet de remise à plat.
Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l’Agriculture déclarait hier, « je pense que nous allons examiner cela. Si (le projet à l’étude) a seulement pour résultat de morceler les exploitations, alors nous nous devrons revoir réexaminer nos idées« .
Le risque de cette réduction des subventions pour les plus grandes exploitations est de voir ces dernière se morceler afin de contourner cette réduction des aides.
L’Allemagne par le biais de son ministre de l’Agriculture, Horst Seehofer, a réaffirmé son opposition à un tel projet. « Il n’est pas possible qu’une modification de la politique agricole se fasse principalement aux dépens des exploitations de l’est de l’Allemagne« .
Le démantèlement de l’ex-RDA en cause
Une des principales raisons à cette opposition est que l’Allemagne et le Royaume-Uni sont les pays les plus visés par ce projet de réduction des subventions étant donné qu’ils concentrent à eux-deux les aides de plus de 100.000 euros. En effet, le démantèlement de l’ex-RDA a donné naissance à de très grandes exploitations tandis qu’au Royaume-Uni, plusieurs membres de la famille royale comptent parmi les principaux bénéficiaires de la PAC.
Michel Barnier défend les quotas laitiers
Par ailleurs, alors qu’Allemagne et Grande-Bretagne soutiennent le projet de révision concernant la suppression de la jachère et des quotas laitiers, c’est la France, première puissance agricole européenne et principale bénéficiaire de la PAC qui par l’intermédiaire de son ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, émet de fortes réserves sur ce point. « Je n’ai pas envie que toutes les Alpes et les Pyrénées soient vidées de production laitière« , a-t-il dit, en invitant à ne « pas baisser la garde de la PAC » et à continuer « à soutenir la production ».
La France veut profiter de sa présidence de l’UE au second semestre 2008 pour lancer un débat plus large sur la PAC après 2013. Le débat sera certes « sans tabous« , a répété Michel Barnier, mais l’objectif sera d’assurer « une grande politique agricole européenne pour produire plus et mieux« .
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