Après avoir signé un contrat de 8 milliards d’euros en Chine portant sur la construction de deux réacteurs EPR, le groupe nucléaire français Areva souhaite se développer seul, alors que l’Elysée songe à refondre le groupe pour notamment y faire entrer le groupe industriel Alstom.
Hier, Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, indiquait sur Europe 1 qu’il était « beaucoup plus intéressant de développer Areva sur ses bases et ses forces propres« . Elle écartait ainsi la possibilité d’entrée d’une autre entreprise au capital du groupe qu’elle dirige.
« Nous sommes un sujet trop stratégique pour (…) nécessairement devenir un objet de quelque appétit que ce soit« , a-t-elle ajouté, précisant que son groupe avait « un nombre de prétendants très très grand« .
Par exemple, le groupe pétrolier Total n’exclut pas de participer davantage au capital du groupe nucléaire français dont il détient actuellement 1,02%.
Le groupe EDF, qui détient 2,42% du capital d’Areva et qui participe souvent aux projets d’Areva en tant qu’exploitant des centrales, souhaiterait également augmenter sa participation dans le groupe nucléaire.
Une augmentation de capital
Selon l’AFP, Anne Lauvergeon, qui n’est pas hostile à une évolution du capital d’Areva, semble préférer une augmentation de capital, c’est-à-dire la vente d’actions au seul profit de l’entreprise.
De son côté, l’Etat français envisage différents schémas, parmi lesquels une fusion avec Alstom qui supposerait d’évincer Siemens, principal concurrent d’Alstom, ou une entrée du groupe de BTP Bouygues. « L’éviction de Siemens (partenaire d’Areva) entraînerait des pertes de chiffre d’affaires très importantes pour l’entreprise« , a indiqué Anne Lauvergeon sur France 24.
« On peut parler de situations en France qui pourraient être remises en cause. Une fusion comme celle d’Areva et d’Alstom entraînerait assez automatiquement un passage par Bruxelles« , où les autorités de la concurrence pourraient fixer des conditions à respecter pour pouvoir fusionner.
« Pour financer notre capacité à suivre la croissance du marché mondial, nous avons besoin de moyens financiers supplémentaires et d’une augmentation de capital« , a ajouté Anne Lauvergeon. « L’ouverture du capital comme le prônait Nicolas Sarkozy (alors ministre des Finances) en 2004 me semblerait très bonne« .
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