Par le Dr Laurent Chevallier, praticien attaché au CHU de Montpellier, qui dirige le pôle Nutrition de plusieurs cliniques. Il est également le responsable pédagogique du diplôme universitaire de phytothérapie de la faculté de médecine de Montpellier et l’auteur de différents ouvrages concernant la nutrition dont le dernier vient de sortir « Impostures et vérités sur les aliments » aux éditions Fayard.
En 40 ans, l’alimentation s’est plus transformée qu’en un siècle en raison de l’ajout de multiples composés chimiques. Des arômes, des colorants, des conservateurs divers, des gélifiants, des texturants, des exhausteurs du goût, des agents d’enrobage, des édulcorants de synthèse… envahissent nos assiettes. Les interactions entre ces différentes substances de synthèse sont imparfaitement connues et les conséquences de toute cette chimie dans nos assiettes sont mal évaluées.
Par exemple le cerveau est leurré par les édulcorants ersatz de sucre, participant à expliquer divers troubles du comportement alimentaire qui favorisent surpoids et obésité. Il n’aura échappé à personne que l’explosion de l’obésité dans le monde est parallèle au développement de l’alimentation industrielle. Les phénomènes d’allergies se multiplient, des perturbations endocriniennes sont suspectées…
Face à ces constats, il devient urgent de revoir ce que l’on a dans notre assiette et pas uniquement l’excès de sucre et de graisses. Le livre « Impostures et vérités sur les aliments » qui vient de paraître aux Editions Fayard se veut une réponse pratique pour tout un chacun dans le choix plus judicieux de ses aliments. Sont données par exemple la liste des additifs autorisés dans le bio mais aussi la liste des additifs considérés comme les moins nocifs dans les produits non bio. Ce livre veut alerter également les pouvoirs publics sur la nécessité de mieux évaluer les risques chimiques alimentaires et d’agir en conséquence.
Si le contrôle des micro-organismes (bactéries…) dans l’alimentation est en grande partie efficace (il existera néanmoins toujours des microbes sur terre), celui de la chimie ajoutée pose de réels problèmes. Ceux-ci ont été occultés par une insuffisante prise de conscience mais aussi parce que cela va à l’encontre d’enjeux colossaux.
L’industrie agroalimentaire, outre l’utilisation excessive de chimie de synthèse, manipule, grâce au marketing insuffisamment contrôlé, non seulement les consommateurs mais aussi les professionnels de santé en diffusant des messages nutritionnels orientés, partiels qui en deviennent partials.
Comme cela est démontré, au delà de diverses dérives, il est possible de limiter la consommation de tous ces produits alimentaires avec chimie ajoutée, et de surcroît suremballés… et d’orienter ses pratiques pour manger mieux et moins cher.
A noter qu’à la suite de cet ouvrage qui vient d’être publié, une question a été posée au gouvernement concernant le problème de l’aspartame, dont s’est fait l’écho plusieurs articles notamment dans le quotidien « Le Parisien ».
Commentaires récents