Après l’épidémie de chikungunya qui a touché l’Italie cet été, le vieux continent craint une nouvelle menace sanitaire dans les pays occidentaux, liée au réchauffement de la planète et à la mondialisation.
« Nous avons été très surpris« , a déclaré Stefania Salmaso, directrice du Centre d’épidémiologie à l’Institut national italien de la santé. « Personne ne s’attendait à ce qu’un événement aussi inhabituel se produise« .
Pour certains experts, l’apparition du chikungunya en Italie est un effet du réchauffement climatique qui favorise l’apparition de maladies tropicales en Europe.
Lundi, les autorités sanitaires suisses ont annoncé que le moustique tigre, vecteur potentiel du chikungunya et de la dengue, avait été repéré au sud de la Suisse. Selon l’AFP, ces moustiques, qui doivent leur nom à leurs rayures blanches, ont déjà été découverts dans 12 pays européens, dont l’Italie, la France et la Belgique.
Selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (CEPCM), qui s’est intéressé à l’épidémie italienne, un hiver doux en Italie a permis aux moustiques de commencer à se reproduire plus tôt que d’habitude, augmentant ainsi leur population.
Signal d’alerte
« Cette épidémie est un signal d’alerte très important« , a expliqué Diarmid Campbell-Lendrum, expert de l’Organisation Mondiale de la Santé. « Le changement climatique affecte la reproduction de tous les moustiques sur Terre« .
« Avec l’accroissement de la circulation des personnes et le changement climatique (…) nous devons nous préparer à d’autres surprises comme celle-ci dans le futur« , a-t-il ajouté, faisant référence à l’épidémie italienne de chikungunya.
Selon les autorités italiennes, un touriste arrivé du sud de l’Inde où une épidémie de chikungunya était en cours a importé accidentellement le virus. Outre le chikungunya, le moustique tigre peut également être le vecteur d’autres maladies dangereuses comme la dengue et la fièvre jaune, une affection qui peut entraîner la mort.
« La dengue serait certainement plus préoccupante que le chikungunya« , a indiqué le Dr. Denis Coulombier, responsable de l’unité de préparation et de réaction du CEPCM. « C’est quelque chose que nous devons surveiller, car la possibilité existe« .
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