Le projet de désablement du Mont-Saint-Michel dans la Manche s’enlise dangereusement. La volonté de redonner au site son caractère ilien se heurte à la réalité du terrain, en fort décalage avec l’étude de simulation.
Le projet estimé à plus de 130 millions d’euros prend l’eau. En effet, le retard accumulé dans le chantier devient de plus en plus inquiétant. Michel Thoury, le maire UMP de Saint-James, confie ses préoccupations au quotidien « Ouest-France ». « Certes, le nouveau barrage qui doit chasser l’eau pour dégager le chenal avance, mais il ne pourra pas entrer en service avant quatre ou cinq ans. Pendant toutes ces années, l’herbu va continuer de progresser pour finir par atteindre le Mont« .
Il existe donc un réel décalage entre les études de simulations réalisées il y a maintenant une dizaine d’années et la réalité du terrain. Et ce décalage provoque des embroglios techniques. Ainsi, pour que l’effet de chasse du barrage soit efficace, il faut démolir la digue actuelle dès l’entrée en action du nouveau barrage.
Embroglio technique
Mais, « la demolition de la digue n’est envisageable que lorsque la passerelle de la navette d’accès qui doit la remplacer sera construite« , explique l’élu, et pour ce faire, il faut au préalable que les nouveaux parking submersibles soient en service… ce qui est loin d’être le cas. Michel Thoury conclut qu’au « mieux et sans mauvaises surprises techniques pendant la construction de a passerelle, la digue ne pourra pas être démolie avant cinq ans. Voire sept ou huit. »
Maintenant, afin que le Mont ait les pieds dans l’eau, il ne reste plus qu’à espérer que le réchauffement climatique et la montée des eaux qui l’accompagne enraye la poussée de l’herbu.
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