La quinoa est un aliment très nutritif dont l’utilisation est semblable à celle du riz. Elle pousse abondamment au Pérou et Bolivie qui en produisent à eux deux 50.000 hectares par an. Au Chili, la quinoa est consommée moyennement et la production varie de 500 à 1.000 hectares par an, principalement dans la Ière Région. La quinoa compte plus de 15% de protéines et d’acides aminés essentiels, ainsi que d’autres composants bénéfiques pour l’organisme.
Les saponines sont des composants naturellement présents dans de nombreuses plantes, et grandes quantités dans certaines. Parmi elles, le quillay et la quinoa en contiennent beaucoup. Leur caractéristique la plus visible est de former une abondante écume au contact avec de l’eau et d’être un bon détergent. Ainsi, la saponine est utilisée en tant que savon naturel dans de nombreuses cultures. Les recherches modernes ont montré des effets biologiques très importants comme la réduction du cholestérol, des fonctions fongicides et des effets immuno-stimulants, entre autres.
L’escargot d’eau douce est une peste animale qui a envahi, rien que pour l’Asie, plus de 4 millions d’hectares de plantations de riz. Dans les laboratoires d’ingénierie chimique et des bioprocédés de l’Université Catholique du Chili, les chercheurs ont réussi à produire un antidote naturel, biodégradable, et donc qui n’affecte pas l’environnement. L’escargot en question (Pomacea canaliculata) apparemment silencieux et innocent, est considéré comme l’une des cents espèces les plus envahissantes du monde. En effet, il se multiplie dans les eaux douces où le riz est cultivé et détruit les plants déjà germées. L’espèce est originaire du sud du Brésil et du nord de l’Argentine, où son envahissement est contrôlé avec des produits de haute toxicité. Depuis 20 ans, il est élevé à Taiwan pour une utilisation culinaire, pour des palais exigeants.
Depuis deux ans, les chercheurs de l’Université Catholique du Chili mène leurs travaux de recherche pour contrôler cette peste. Les résultats sont pour lors très fructueux. Ils ont élaboré un nouveau pesticide d’origine naturelle, élaboré à partir des saponines obtenues de la noix de la quinoa. Celui-ci attaque l’escargot sans affecter les poissons ni l’environnement.
Les résultats obtenus ont amené le professeur San Martin à poursuivre ses études sur d’autres saponines telles que celles des graines de thé, de yucca… toutes produisant de l’écume, mais très distinctes chimiquement. Les essais préliminaires ont été réalisés dans les laboratoires de l’Université Catholique du Chili avant d’être appliqués sur les rizières argentins afin de tester le produits. Ils ont ainsi découvert que les noix de quinoa traitées par un processus d’hydrolyse et avec un changement de composition chimique, sont d’excellents mollusquicides, non toxiques.
Le pesticide est en cours de brevet. L’étape suivante sera le dépôt définitif du brevet et la distribution du produit.
BE Amérique Latine numéro 39 (29/11/2007) – Ambassade de France au Chili / ADIT http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52088.htm
Commentaires récents