Actuellement, débute la phase deux du démantèlement de la centrale nucléaire de Creys-Malville, qui accueille le réacteur Superphénix. Le démantèlement devrait prendre fin d’ici une vingtaine d’années.
Selon le quotidien « Le Figaro » paru ce jour, la construction du prototype français de réacteur à neutrons rapides et à caloporteur sodium Superphénix a été décidée en 1976. Mis en service en 1986, l’arrêt définitif du réacteur a été officiellement notifié en 1998. Son démantèlement devrait être terminé en 2025. « En dix ans de service, Superphénix aura fonctionné en tout et pour tout 53 mois : il a subi des réparations pendant 25 mois et a été arrêté pour des raisons administratives pendant 54 mois ! »
De sa construction à son démantèlement, le réacteur coûtera plusieurs milliards d’euros. Selon le quotidien, « EDF, responsable de la centrale, (…) accepte simplement d’expliquer qu’à ce jour elle a provisionné 3 milliards d’euros pour le démantèlement de neuf réacteurs des centrales de première génération réparties sur six sites dont Creys-Malville« . En 1996, la Cour des comptes, avait évalué le coût de Superphénix à 60 milliards de francs, soit un peu plus de 9 milliards d’euros.
Une deuxième phase délicate
Alors que la première phase du démantèlement de Creys-Malville est achevée (déchargement du combustible et démantèlement du matériel de la salle des machines), la deuxième phase (vidange et le traitement du sodium) devrait durer jusqu’en 2013. Cette étape s’avère délicate puisque le sodium « est un produit dangereux qui explose au contact de l’eau et s’enflamme au contact de l’air. Or il y en a 5.500 tonnes au sein de la centrale« .
Afin de rassurer l’opinion publique, EDF a expliqué que « ce sodium va être transformé en soude puis conditionné en incorporant cette soude dans des blocs de béton » qui seront ensuite entreposés durant trente ans. Ceci leur permettra d’atteindre un niveau de radioactivité proche de celui que l’on trouve dans le granit. Alors que le groupe énergétique français précise que ce procédé a déjà été expérimenté sur un site nucléaire écossais, Yannick Rousselet, responsable de la campagne énergie chez Greenpeace, insiste sur le fait que « le retour d’expérience est faible« .
Le problème du sodium
Si EDF doit se charger seul du démantèlement de Superphénix, « le plutonium appartient en revanche aux différents pays à l’origine du projet au prorata de leurs engagements« , c’est-à-dire la France, l’Allemagne et l’Italie. « Un accord a été trouvé avec l’Allemagne pour qu’elle récupère son plutonium« , a précisé EDF, mais en ce qui concerne l’Italie, « les discussions pour la rétrocession se poursuivent« . Cette situation est gênante car la loi interdit de stocker des déchets nucléaires étrangers sur le sol français !
Concernant le plutonium français, plusieurs hypothèses sont envisagées. « Il peut être stocké. On peut en faire du mox (le combustible nucléaire classique). On peut le retraiter à La Hague mais cela suppose alors que l’on fasse évoluer l’usine. On peut enfin le récupérer pour construire les centrales de la quatrième génération« , a expliqué un responsable d’EDF.
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