« Les Yvelines sont un cas particulier : ce sont les familles favorisées, celles qui habitent à Versailles, Saint-Germain ou Rambouillet qui sont exposées au risque de saturnisme », a déclaré docteur Joseph Mamou, président de l’Apedy (Association des pédiatres des Yvelines), au quotidien « Le Parisien » paru jeudi.
Selon son association, l’efficacité du dépistage du saturnisme infantile dans les Yvelines n’est pas suffisante. « Sur les 20 000 naissances annuelles dans le département, on estime à 200 le nombre de bébés intoxiqués par le plomb. Or, on n’a dépisté que 16 cas l’an dernier et un seul cette année ! Ce n’est pas normal« , a indiqué le médecin.
Aujourd’hui, l’association veut sensibiliser les commerçants et les professions libérales. « On vise les professions-relais, les pharmaciens, les notaires et agences de location, pour qu’ils incitent leurs clients à faire des prises de sang« .
Les professionnels de l’immobilier « sont des relais privilégiés à cause de la présence de peinture au plomb utilisée dans les appartements jusqu’en 1948« . Dans les Yvelines, 22% du parc immobilier date d’avant 1948 et, à Versailles, le taux approche les 50%. Selon le quotidien « la vétusté de ce parc immobilier avait d’ailleurs contraint le préfet des Yvelines à classer en 2000 le département en zone à risques« .
Amalgame avec l’amiante
« En fait, toutes les communes royales sont concernées« , a indiqué Patrick Le Guillou, de la Sedim, un cabinet d’expertise immobilière. « On en trouve dans les quartiers anciens qui datent du XVII e et du XVIII e et sont situés à moins d’un kilomètre des châteaux de Versailles et de Saint-Germain« .
Lors de travaux effectués dans des logements dont la peinture contient du plomb, les enfants en bas âge peuvent ingérer de la peinture ou inhaler les poussières. « Le plomb se fixe alors sur le cerveau. Il n’y a pas de signe clinique. Les effets toxiques provoquent un retard du développement psychomoteur. Ces effets sont irréversibles. Plus tôt, on dépiste le saturnisme, plus tôt on peut éviter une baisse du quotient intellectuel« , a indiqué Joseph Mamou.
« Les gens ont peur parce qu’ils font un amalgame avec l’amiante. Mais il n’y a pas de rayonnement. Le risque c’est qu’un enfant gratte la peinture ancienne et l’avale. Si on a recouvert d’une nouvelle couche de peinture, il n’y a pas de problème« , a ajouté Patrick Le Guillou au journal.
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