Alors que la province canadienne de l’Ontario s’apprête à investir plusieurs milliards de dollars dans son parc nucléaire, ce marché pourrait échapper à Areva, numéro un mondial du nucléaire civil.
Actuellement, près de 17% de l’électricité de la province provient de centrales au charbon. Mais afin de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre (GES), le gouvernement local s’est engagé à fermer ces centrales d’ici à 2014. Ces installations devraient être remplacer par des centrales nucléaires, qui répondent déjà à près de la moitié des besoins en électricité de la province.
L’été dernier, un plan gouvernemental recommandait d’investir au minimum 26,5 milliards de dollars ces prochaines années afin de remettre en état plusieurs centrales nucléaires et de construire de nouvelles installations.
Selon l’AFP, contrairement aux investissements passés, la province promet d’évaluer l’ensemble des technologies disponibles, au Canada et ailleurs. Ceci ouvre la voie au groupe nucléaire français Areva, et à ses concurrents américains Westinghouse et General Electric.
EACL « part avec une longueur d’avance »
« L’Ontario va lancer officiellement un appel d’offres, mais officieusement Energie atomique du Canada (EACL) part avec une longueur d’avance« , a déclaré à l’AFP Duane Bratt, spécialiste de la politique nucléaire canadienne au Mount Royal College, à Calgary.
« Si un contrat est accordé sans inclure une participation d’EACL (une entreprise publique subventionnée par le Canada), ce pourrait bien être la fin de cette compagnie« , a-t-il ajouté. « Sinon, comment pourrait-elle ensuite convaincre la Corée du Sud, la Chine et l’Inde d’acheter une technologie qu’elle n’arriverait pas à vendre au Canada ?« .
Gary Lunn, ministre canadien des Ressources naturelles, a annoncé qu’il y aurait cette semaine un processus « d’examen complet de la structure » d’EACL. « Dans l’industrie, il n’y a plus l’ombre d’un doute : Ottawa envisage une privatisation partielle d’EACL« .
« Areva pourrait être un de ces partenaires si les conditions sont bonnes« , a déclaré à l’AFP Armand Laferrère, président d’Areva Canada. Mais selon le journal « Toronto Star », General Electric aurait déjà de l’avance sur son concurrent français.
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