Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a indiqué vendredi à Bali, que les Etats-Unis et les pays en voie de développement ne sont prêts à accepter des objectifs internationaux contraignants visant à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
« Je pense que l’actuel gouvernement Bush est prêt à accepter un objectif de réduction des émissions uniquement si cet objectif s’inscrit dans une législation nationale« , a déclaré Yvo de Boer à l’AFP. « Les Etats-Unis sont pour des objectifs contraignants nationalement mais contre des objectifs contraignants internationalement« .
Si les Etats-Unis sont la première économie mondiale, ils sont également l’un pays les plus pollueurs de la planète. Principal pays industrialisé à ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto, outil international pour limiter le réchauffement climatique, les Etats-Unis subissent aujourd’hui une pression internationale pour le ratifier.
Le protocole de Kyoto impose aux pays industrialisés qui l’ont ratifié de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, tandis que les pays signataires ne sont tenus qu’à des obligations d’inventaire.
Selon Yvo de Boer, même si les Etats-Unis refusent un dispositif international leur imposant des résultats en terme de GES, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroule à Bali, en Indonésie, depuis une semaine et ce jusqu’à vendredi, pourrait quand même être un succès.
Lancer des négociations
« L’objet de Bali est de lancer un processus (de négociations), pas de le conclure« . Selon le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la conférence de Bali sera un succès si les pays s’accordent pour lancer des négociations, avec un calendrier et une date butoir.
« Je suis conscient que pour l’homme de la rue, discuter de discussions ne semble pas très ambitieux, mais si vous admettez qu’il est crucial de concevoir un bon régime pour le changement climatique et que cela prend du temps, alors s’accorder sur le fait de se parler est un beau résultat« , a indiqué Yvo de Boer.
« Je crois que toutes les délégations comprennent l’urgence mais je crois aussi qu’aucune des délégations n’oublie son intérêt national. Par exemple, vous ne pouvez pas attendre que les pays producteurs de pétrole adhèrent avec enthousiasme à un accord qui tuerait ni plus ni moins le marché de leur seul produit« .
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