De l’utilisation de charrettes tirées par des chevaux afin de résoudre les problèmes de transports publics à Bayamo, à Cuba, à un régime d’échange de droits d’émission à Taiyuan, en Chine, les villes du monde entier fournissent des exemples inspirants dans la quête mondiale pour la durabilité et la lutte contre le changement climatique.
Le rapport « Villes vivables : Les avantages de la planification de l’environnement urbain », publié par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’Alliance des Villes et l’ICLEI – Les gouvernements locaux pour la durabilité-, présente 12 exemples venant de villes du monde entier. Il explore diverses possibilités de développement durable en milieu urbain allant d’outils pratiques et de politiques compréhensibles à des mécanismes innovants pour le marché.
« Le rapport contient de nombreux messages- la gestion environnementale peut stimuler les budgets des villes, être un outil puissant de marketing pour attirer les investisseurs et contribuer à la santé publique et à l’élimination de la pauvreté« , a dit le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies et Directeur Exécutif du PNUE Achim Steiner lors du lancement du rapport, aujourd’hui à la Conférence des Nations Unies sur le Climat à Bali, en Indonésie.
« Une ville moderne ne peut être véritablement couronnée de succès que si elle peut démontrer ses qualités vertes en reconnaissant ses atouts naturels, en créant des infrastructures efficaces pour l’eau, l’énergie et le transport, et en protégeant ses citoyens contre les effets actuels et futurs de changement climatique« , a-t-il ajouté.
3 exemples
Par exemple, la ville de Bayamo, à Cuba, confrontée par une situation où le transport motorisé est disponible pour seulement 15% des navetteurs locaux, a commencé en 2004 à recourir aux charrettes tirées par des chevaux. Les services de charrettes tirées par des chevaux couvrent à présent environ 40% des besoins du transport local, ce qui démontre que le transport motorisé n’est pas la seule solution aux problèmes de transport public.
La municipalité de Bohol, aux Philippines, a fait appel à l’outil ecoBUDGET, un système de gestion environnementale qui intègre les ressources naturelles et les biens environnementaux dans les cycles de budgétisation, afin d’atteindre le double objectif de la durabilité environnementale et de la lutte contre la pauvreté.
Taiyuan, une ville industrielle dans la ceinture de charbon du nord de la Chine, est en train d’adresser le problème de la qualité de l’air urbain en introduisant dans toute la ville un système d’échange d’émissions afin de réduire la concentration du dioxyde de sulfure (SO2) dans l’atmosphère.
La qualité environnementale, un critère de choix
Le rapport fait valoir des arguments irréfutables pour l’environnement comme le principal atout pour les villes. Par exemple, une étude faite en 2006 sur les professionnels qui travaillent à Hong Kong a révélé qu’environ quatre professionnels sur cinq envisagent de partir ou connaissent des personnes qui sont déjà partis à cause de la qualité de l’environnement naturel, et que 94% la classent comme le facteur principal en choisissant un endroit où vivre.
« Les villes d’aujourd’hui doivent être compétitives. Elles opèrent dans un marché mondial, en concurrence avec d’autres villes et des agglomérations urbaines à travers le monde pour l’investissement. Une ville ne peut pas réussir, toutefois, sans offrir aux investisseurs la sécurité, l’infrastructure et l’efficacité. Presque aucune ville ne peut offrir ces éléments sans intégrer les questions environnementales dans ses stratégies de planification et de gestion« , a indiqué le directeur du Cities Alliance, William Cobbett.
« Aujourd’hui, les villes ne couvrent que le tiers de la zone urbaine que nous aurons en 2030. Cela donne l’opportunité aux maires des villes et aux planificateurs la possibilité d’influencer le type de ville que nous aurons à l’avenir. A présent, le modèle de la ville tentaculaire est dominant, nécessitera trois fois plus d’espace pour deux fois plus d’habitants. Avec un leadership audacieux, nous pouvons prévenir la prolifération des bidonvilles et l’étalement urbain en construisant des villes plus denses et plus économiques énergie et en transport pour freiner la tendance négative de saper la base de ressources naturelles sur lesquelles les villes sont construites« , a-t-il ajouté.
Réduire les émissions de GES
Avec environ 80% des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des villes et trois quarts des colonies urbaines situées dans les zones côtières à risque d’élévation du niveau des mers, les administrations locales sont également de plus en plus impliquées dans les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique.
« Grâce aux initiatives comme la Campagne de ICLEI « Cities for Climate Protection » et C40, les villes du monde entier ont pris l’initiative de réduire les émissions de gaz à effet de serre, certaines avec des cibles au-delà des engagements nationaux sous le Protocole de Kyoto. En outre, l’adaptation aux changements climatiques est une priorité pour de nombreuses villes des pays en développement qui figurent dans ce rapport, y compris la ville antique d’Alexandrie dans le Delta du Nil, le joyau côtier du Cap en Afrique du Sud, et Bangkok« , a déclaré le Secrétaire Général de l’ICLEI, Konrad Otto-Zimmermann.
Plus de 65 villes et gouvernements locaux participent aux deux jours de réunion à Bali sur le gouvernement local et le climat. Ces séances, organisées par l’ICLEI en collaboration avec le PNUE pendant les conférences climatiques de l’ONU depuis 2005, sont l’occasion pour les autorités locales de contribuer de façon significative aux négociations mondiales sur le changement climatique, ainsi que de présenter leurs initiatives sur le climat.
« En tant que défenseurs de la cause du climat et centres d’innovation, d’efficacité, d’investissement et de productivité, les villes sont prêtes à jouer un rôle de plus en plus prominent dans le débat international sur le changement climatique. C’est dans les villes que se trouveront les solutions pour le climat et la durabilité pour plus de la moitié de l’humanité« , a conclu le Directeur Exécutif du PNUE Achim Steiner.
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