Samedi, la conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique a adopté la « feuille de route de Bali » qui associe pour la première fois pays industrialisés et nations en développement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Selon l’accord, le processus de négociations qui fixera les suites à donner au protocole de Kyoto devra être lancé « dès que possible et pas plus tard qu’avril 2008« , alors que la première phase du protocole signé en 1997 expirera en 2012.
Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), s’est dit « fortement encouragé« . Yvo de Boer, patron de la Convention climat de l’ONU (CNUUC), a ajouté qu’il avait obtenu « exactement ce qu’il voulait : un cadre de travail, un calendrier et une date butoir« .
Les Etats-Unis, qui ont souligné les aspects positifs de « la feuille de route de Bali« , ont exprimé « de fortes préoccupations sur certains aspects de l’accord« .
Le texte ne contient aucune référence chiffrée aux émissions de gaz à effet de serre et à la nécessité de les réduire, ce à quoi s’opposaient les Etats-Unis. Le texte renvoie par une note en bas de pages aux travaux du Groupe d’experts sur le climat (Giec) qui préconisent que les pays industrialisés réduisent de 10 à 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Le climatologue français Jean Jouzel a précisé à l’AFP que ceci « doit nous éviter de dépasser les 3°C » de réchauffement.
Un accord « difficile à obtenir »
« L’accord de tous était difficile à obtenir et pas gagné d’avance. (…) Maintenant on peut rentrer dans le vif du sujet« , a estimé Jean-Louis Borloo, ministre français de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables.
Pour Hilary Benn, son homologue britannique, « sans cet accord aujourd’hui, nous n’avions aucune porte par où passer« . Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l’Environnement, a déclaré qu’au « bout du compte, personne ne voulait d’échec. Nous avons obtenu plus que nous ne pouvions l’espérer, même si c’est moins que nécessaire face à l’urgence du problème« .
« Pour moi c’est une victoire américaine. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il y aura quand même un siège pour le futur président des Etats-Unis autour de la table de négociations« , a ajouté Hans Verolme, du WWF. Pour Greenpeace-France, « la maison brûle encore, mais au moins on a pu sauver les meubles« .
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