Un premier convoi de déchets irradiés italiens a quitté hier son pays d’origine, direction l’usine de retraitement des déchets de La Hague en Normandie.
Le chargement du train qui traversera la France à destination de la Normandie fait partie d’un contrat signé en avril dernier entre Areva et l’opérateur italien Sogin, qui stockait jusqu’à présent ces matières. Il s’agit d’un chargement de 235 tonnes, première livraison d’une longue série qui devrait s’étaler sur plusieurs années. Le convoi, discret, chargé de conteneurs spéciaux, roulant à une vitesse réduite devrait atteindre sa destination finale en fin de semaine.
Evidemment, ce type de transaction suscite de violentes polémiques, Greenpeace en tête. L’association écologiste qualifie le contrat de « troc nucléaire. Après les déchets japonais, allemands, espagnols, belges, hollandais, australiens, suisses, voilà que l’industrie nucléaire va faire semblant de gérer les 235 tonnes de déchets italiens, en échange de la participation, à hauteur de 12,5% d’Enel, l’électricien italien, au financement de l’EPR« .
Billet simple ou aller-retour ?
L’organisation s’interroge également sur le fait que « l’Italie ne disposant d’aucune perspective d’utilisation de l’uranium ou du plutonium issus du retraitement, que vont devenir les centaines de tonnes de déchets produites par ces opérations à La Hague ? »
Christophe Neugnot, le directeur de la communication d’Areva à La Hague, s’explique dans les colonnes du quotidien « Ouest-France ». « Le contrat est clair. Les accords intergouvernementaux fixent une date limite de retour des déchets dans leur pays d’origine. Les déchets repartiront au plus tard en 2025 en Italie. Cela montre bien que La Hague n’est pas une poubelle nucléaire (…) Tout cela va s’échelonner sur plusieurs années. Il appartiendra à l’Etat italien de réfléchir à la création d’un centre de stockage sur son territoire. En attendant, il estime que la solution du retraitement est le meilleur mode pour prendre en charge son combustible usé« .
Commentaires récents