Une des conséquences visibles de l’utilisation massive de pesticides et d’engrais en Bretagne est la prolifération des algues vertes sur les plages du littoral. Elles atteignent cette année des niveaux records.
Le programme Prolittoral a été engagé en 2002 en Bretagne afin de répondre au problème des algues vertes. A l’occasion des assises de Prolittoral qui se tenaient hier à Saint-Brieuc, le bilan annuel du programme a été rendu public. En aout et septembre, la marée verte a battu tous les records en Bretagne avec plus de 700 hectares recouverts de vert, soit 70% de plus que la moyenne de la période 2002-2006.
Une des raisons de ce record, tient à un été très pluvieux dans la région, ce qui a particulièrement drainé les sols. A ceci s’ajoute un automne plutôt clément a contribué a la transformation de l’azote organique contenu dans les sols en azote minéral, substance qui lessivée par les pluies, finie à la mer via les rivières.
L’engagement des agriculteurs
Si le programme reconnait l’engagement croissant des agriculteurs en faveur de l’amélioration de la qualité de l’eau, Gilles Huet, le délégué général de l’association Eaux et Rivières confie cependant ses craintes dans le « Télégramme ». »On se demande si la prochaine réforme de la Politique agricole commune (Pac) va accompagner ou contrarier ces efforts. Va-t-elle favoriser la performance économique ou la qualité environnementale ? Il faut enrayer le mal à la source. La Pac est un outil déterminant qui doit être mobilisé pour retrouver une bonne qualité de l’eau. Actuellement, elle favorise un système gourmand en engrais et en pesticides, au détriment du système herbager« .
Pour rappel, le 25 octobre dernier, le tribunal administratif de Rennes saisi par des associations de défense de l’environnement, avait estimé que l’Etat était responsable de la prolifération des algues vertes sur le littoral breton et l’avait condamné à verser 3000 euros aux dites associations dont Eaux et Rivières.
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