L’Alliance pour la planète a été surprise d’apprendre, au cours de la conférence de presse donnée hier par Jean-Louis Borloo, que les comités opérationnels de suivi du Grenelle « ont pratiquement tous démarré » et qu’« on avance au rythme prévu ». Pourtant, à ce jour, les associations membres de l’Alliance n’ont que très peu d’informations sur ces différents groupes et s’étonnent du satisfecit que s’accorde le ministre de l’Écologie.
Dans son communiqué, l’Alliance précise qu’elle attend la réunion, prévue aujourd’hui, pour juger si l’esprit et la lettre du Grenelle sont respectés, ce qui n’a pas été le cas ces dernières semaines, et accueille favorablement les déclarations du ministre soulignant qu’un « suivi des groupes opérationnels sera assuré toutes les six semaines avec les différents collèges » et « on fera une réunion de concertation mensuelle » avec les participants au Grenelle.
« Le ministre Borloo essaie de rectifier le tir après plusieurs semaines d’opacité et d’unilatéralisme. Tant mieux ! Mais les comités opérationnels ont été mis en place sans aucune concertation, sans respect de l’esprit et de la lettre du Grenelle, comme le cas emblématique des OGM le prouve. Nous jugerons demain si la qualité et la transparence du processus de suivi sont garanties, déclare Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France et porte-parole de l’Alliance. C’est la crédibilité et la légitimité du Grenelle qui se jouent. »
Des engagements au plus haut niveau
L’Alliance a pris bonne note des propos tenus le 18 décembre par Nicolas Sarkozy : « Je veux dire solennellement que les engagements du Grenelle de l’environnement, c’est pas qu’ils seront intégralement tenus, c’est qu’ils seront scrupuleusement respectés. » Une déclaration qui fait écho aux propos de François Fillon, le 24 octobre : « Et, solennellement devant vous, je m’engage à ce que toutes les conclusions précises, concrètes et consensuelles soient mises en ?uvre. »
« L’écopastille version « light », le refus d’activer la clause de sauvegarde et le projet de loi sur les OGM, les autorisations de projets autoroutiers comme l’A 65 contredisent jusqu’à maintenant ces engagements officiels. Nous attendons du ministre Jean-Louis Borloo qu’il nous assure demain que le gouvernement va dorénavant appliquer à la lettre les engagements du Grenelle, ajoute Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre et porte-parole de l’Alliance. Sa première décision devrait être l’activation immédiate de la clause de sauvegarde. »
L’incinération en question aujourd’hui
Aujourd’hui, se déroule également la table ronde finale sur les déchets, aux enjeux écologiques, sanitaires et économiques majeurs. L’Alliance pour la planète demande notamment un moratoire sur la construction de nouveaux incinérateurs afin de rendre possible l’objectif de valorisation matière de plus de 50 % des déchets d’ici à 2015, ainsi que le renforcement de la responsabilité élargie du producteur afin de prévenir au maximum la production de déchets.
« Les résultats de la négociation sur les déchets donneront la mesure de l’ambition de l’État en matière de protection de l’environnement. Soit on rompt avec un modèle coûteux, inefficace et dangereux fondé sur l’incinération, soit on va vers la réduction à la source des déchets et leur valorisation optimale, conclut Daniel Richard, président du WWF France et porte-parole de l’Alliance. Entre les deux, il faudra choisir ! »
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