Depuis son adhésion à l’Union européenne en 2004, la Pologne est le lieu d’un trafic de déchets en provenance de l’Ouest, malheureusement en recrudescence. Le site frontalier de Krzemlin est devenu une véritable décharge sauvage.
Le quotidien « Le Monde » revient aujourd’hui sur un phénomène qui remonte aux années 90,après la chute du communisme. A cette époque, un durcissement de la législation a rendu le traitement des déchets plus complexe et plus onéreux dans une grande majorité des pays du nord-ouest de l’Europe. Ainsi, certains pays se sont alors débarrassés de leurs déchets plastiques, vooire chimiques en Pologne, pays en pleine transition.
En 2004, le phénomène s’est d’autant plus accuentué qu’avec l’adhésion de la Pologne à l’Union, et la levée des contrôles douaniers aux frontières, le pays a ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés les trafiquants.
1039 entrés illégales
En 2007, ce sont donc 1039 entrées illégales de déchets dans le pays relevées par les gardes-frontières. Parmi elles, 579 proviennent d’Allemagne et 32 d’Autriche. Une vigilance accrue des autorités polonaises a permis de ralentir le phénomène au cours des derniers mois amis la toute récente entrée de la Pologne dans l’espace Schengen le 21 décembre dernier pourrait relancer le phénomène.
Les entreprises de traitement des déchets polonaises prennent contact avec des sociétés allemandes, néerlandaises, suédoises….et leur proposent de se débarrasser de leurs déchest à bas prix. Or les déchets ainsi récoltés dans le pays finissent le plus souvent dans des décharges sauvages. Dariusz Matlak, le président de la chambre polonaise de gestion des déchets à Varsovie confie au « Monde » que « des centaines de tonnes ont migré de l’Ouest vers la Pologne. Jusqu’à 30.000 tonnes par an. »
Renforcement législatif
La procureure Beata Nowakowska, de la cour d’appel de Szczecin au nord-ouest du pays, explique quant à elle dans le quotidien que « le trafic a plusieurs visages, allant du transport artisanal de 1 ou 2 tonnes de déchets à des transits importants, aux mains de groupes criminels organisés« .
Pour tenter d’enrayer le phénomène, le pays vient de renforcer ses outils législatifs. Ainsi, en juin, l’article 183 du code pénal polonais a élargi les responsabilités en matière de transport illégal de déchets internationaux. Ce trafic est désormais passible de six à huit ans de prison et des amendes allant de 13.900 à 83.400 euros pourront être infligés.
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