La préfecture de la Somme a annoncé que des analyses pratiquées sur les anguilles péchées dans la Somme, l’Omignon, les Trois Dom, l’Avre et l’Ancre, avaient mis en évidence la présence de PCB. Les autorités ont donc décidé l’extension de l’interdiction de commercialiser les poissons à presque tout le fleuve Somme.
Jean-Noël de Casanove, le directeur départemental des services sanitaires explique dans « Le Parisien » que « ce sont des mesures de protection. Le problème essentiel se pose pour les anguilles. Elles présentent des taux quatre à cinq fois supérieurs à la norme. Les PCB se trouvent par sédimentation dans la vase. Les anguilles sont des poissons de fond. Elles absorbent les PCB qui se fixent dans les graisses. »
Alors que cette pollution serait attribuée aux industries implantées le long des cours d’eau, de son côté, la Direction régionale de l’environnement, Drire, effectue des recherches afin de déterminer si les rejets de PCB constatés sont anciens ou nouveaux.
En revanche, cette interdiction de commercialiser l’anguille pourrait mettre fin à une tradition séculaire dans la région. Ainsi, Denis Boulanger, professionnel de Saint-Christ-Briost, confie au « Parisien » que « une quinzaine de professionnels et une vingtaine de communes sont touchés. Avant, je piégeais une tonne d’anguilles par an. Elles étaient réputées pour leurs qualités gustatives et leur fermeté. Maintenant, je dois m’approvisionner dans la Loire. J’ai dû augmenter mes prix de 15 à 20 %. C’est une tradition qui meurt et je me demande si elle va ressusciter… » Avec cette pollution, ce sont donc toutes les racines d’une région qui disparaissent.
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