Hier, suite à des tensions géopolitiques accrues, à la faiblesse du dollar et à une crainte sur les approvisionnements en or noir, le baril de pétrole a atteint pour la première fois le seuil symbolique des 100 dollars.
A New York, le baril de « light sweet crude » pour livraison en février a terminé en clôture à 99,62 dollars, en hausse de 3,64 dollars, après avoir atteint un instant pour la première fois de son histoire les 100,00 dollars. Le « light sweet crude » qui a battu son précédent record établi à 99,29 dollars le 21 novembre dernier, a gagné plus de 58% en une année.
A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en février a lui aussi franchi un nouveau record en atteignant pour la première fois le niveau historique de 98,00 dollars le baril, avant de finir à 97,84 dollars, en hausse de 3,99 dollars.
Des signes d’instabilité
« Les prix augmentent en raison de nouvelles violences au Nigeria, d’inquiétudes sur la stabilité du Pakistan, des prévisions pour les stocks pétroliers et de températures hivernales froides« , a déclaré à l’AFP Phil Flynn, analyste d’Alaron Trading. « Toutefois, il n’est pas évident que ces différentes raisons auront un effet durable sur la situation de l’offre de pétrole« .
La montée de la violence au Nigeria, premier producteur de brut africain et huitième exportateur mondial, a fourni l’électrochoc attendu depuis des semaines. Au moins douze personnes ont été tuées pendant les festivités du Nouvel An à Port Harcourt, un important centre pétrolier du sud du Nigéria. Ce regain de violence fait ressurgir le risque de perturbation des flux pétroliers, a indiqué à Reuters Olivier Jakob chez Petromatrix.
Les opérateurs ont peur que l’offre ne réponde pas à une demande en forte augmentation. De plus, les analystes anticipent la publication d’une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis pour la septième semaine consécutive.
Un seuil « symbolique »
« Nous avons enfin touché cette barre des 100 dollars et nous allons y rester tant qu’il y aura un déséquilibre entre l’offre et la demande » de brut, a précisé à l’AFP Bart Melek, analyste de BMO Capital Markets.
En revanche, pour Didier Houssin, chargé du marché pétrolier et des mesures d’urgence à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « 100 dollars, c’est symbolique, ce n’est pas forcément le signe d’une nouvelle tendance« .
Selon l’Agence, le marché devrait plutôt connaître en 2008 « un meilleur équilibre entre l’offre et la demande« , avec une augmentation de l’une et un ralentissement de l’autre.
« Il ne faut pas tirer de conséquences prématurées sur ce seuil qui reste symbolique. Toutefois si cet aspect symbolique peut entraîner une réaction des pays consommateurs en terme d’économie d’énergie, ce serait plutôt une bonne chose« , a pointé Didier Houssin.
Commentaires récents