Ce sont désormais 100.000 tonnes d’ordures qui jonchent les rues napolitaines depuis la fin de l’année et ce, en raison de la saturation des décharges dans la région. Giorgio Napolitano,le président italien a dénoncé dimanche cette « tragédie des déchets ».
A l’occasion d’une conférence de presse donnée dimanche, le président de la République italienne déclarait que « la tragédie des déchets doit être résolue » et que le gouvernement s’était déjà engagé dans cette voie. Romano Prodi, le chef du gouvernement italien a de son côté affirmé vouloir régler « définitivement » ce problème qui dure depuis 1994. Le gouvernement devrait donc plancher sur le sujet dès aujourd’hui à l’occasion d’une première réunion prévue à Rome.
Et il doit trouver une solution au plus vite, Bruxelles se faisant de plus en plus menaçant. »Les déclarations de bonne volonté ne suffisent plus. Les autorités italiennes doivent agir, prendre des mesures concrètes et immédiates pour résoudre la situation en tenant compte des exigences de santé publique et de protection de l’environnement » confiait Stavros Dimas au quotidien « La Republica ».
Un conflit social qui relance la problématique
A l’origine de cette nouvelle crise, un conflit social qui a éclaté peu avant Noël et qui a eu pour répercussion la fermeture de centres de traitement des déchets dans la région de Naples, la Campanie. L’agence italienne estime aujourd’hui à 100.000 tonnes les déchets qui s’accumulent dans la province dont 4.500 pour les seules rues de Naples.
Des manifestants bloquent toujours l’accès à la décharge de Pianura que les autorités veulent rouvrir afin de soulager la situation. La population refuse cette réouverture de ce site à la périphérie ouest de la ville, en raison de sa trop grande proximité avec les premières habitations voisines.
Pour rappel, la Campanie connait une situation délicate avec ses déchets essentiellement en raison de la fermeture de nombreux centres de traitement infiltrés par la Camorra, la mafia locale. Franco Roberti, magistrat, chef du pool anti-Camorra, rappelle dans une interview accordée à « La Republica », que « la Camorra a tout intérêt aux protestations actuelles et au maintien de la situation d’urgence qui lui rapporte de l’argent« . Pour la Camorra, « les ordures, c’est de l’or« .
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