Hier, le premier péage antipollution italien installé à Milan, était critiqué par des commerçants et défenseurs de l’environnement qui reconnaissent néanmoins qu’il est utile pour limiter l’entrée des véhicules dans la capitale lombarde, victime de la pollution.
« Cela ne changera rien pour les poumons des Milanais mais la mesure a au moins un mérite, celui de contraindre les automobilistes à changer leurs habitudes« , a indiqué à l’AFP Andrea Poggia, vice-directeur national de Legambiente, principale association italienne de défense de l’environnement.
Depuis le 2 janvier, du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 19 h 30, les conducteurs ayant une voiture polluante qui souhaitent entrer dans le centre de Milan doivent acquitter un péage, baptisé « Ecopass », dont le tarif journalier est compris entre 2 et 10 euros, selon la pollution dégagée par le véhicule.
« Une nouvelle discrimination »
« L’impréparation de la municipalité est flagrante. Mais le plus critiquable est que le péage touche les plus pauvres, qui n’ont pas les moyens d’acheter les voitures les moins polluantes, et qui vivent la situation comme une nouvelle discrimination« , a indiqué Aldo Ugliano, conseiller d’opposition. « Il aurait mieux valu faire comme à Londres en instituant un péage qui touche tous les véhicules« .
L’Ecopass est aussi critiqué par des commerçants, qui reprochent à la mairie d’entraver leur travail sans résoudre les problèmes de pollution.
« Les problèmes de santé se résolvent avec un plan multiple, pas avec une seule initiative« , a précisé Simonpaulo Buongiardino, vice-président de l’Union des commerçants. « Nous avons obtenu des dérogations pour la livraison des produits alimentaires mais ce péage, qui concerne 8 km2, ne peut venir à bout d’un problème qui concerne toute la plaine du Pô« .
« Des signaux contradictoires »
Les communes de la banlieue de Milan qui se plaignent également d’une mesure prise « sans concertation » craignent une éventuelle extension de la zone à paiement qui entraînerait une augmentation de voitures garées sur leurs territoires, a expliqué à l’AFP Alberto Covini, porte-parole de la mairie de Sesto Santo Giovanni. « Nous demandons une stratégie commune« , a-t-il ajouté.
En outre, la mairie de Milan « lance des signaux contradictoires car elle a accordé à des groupes privés l’autorisation de construire 4.000 places de parking dans le centre« , a critiqué Aldo Ugliano.
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