Jean-Louis Borloo a reporté hier le projet de loi sur les OGM prévu initialement pour le 9 février, à une date ultérieure, au-delà des municipales. Cette décision laisse augurer d’une activation de la clause de sauvegarde, clause qui permettrait à la France de suspendre la culture du maïs MON 810.
Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie expliquait hier à l’AFP qu’il était souhaitable « de prendre un peu plus de temps » pour débattre sur les OGM. « On a essayé de faire tout cela dans des délais très très courts alors même que ce sont des sujets extrêmement complexes. Cela ne semblait pas absurde d’avoir un peu plus de temps« .
Lors de sa conférence de presse d’hier matin, Nicolas Sarkozy avait annoncé que si la Haute autorité sur les OGM « soulève des doutes sérieux sur les OGM actuellement cultivés en France, je suis disposé à recourir à la clause de sauvegarde jusqu’à ce que la Commission européenne tranche le problème« . Pour pouvoir activer cette clause, la France doit néanmoins justifier cette mesure avec un dossier scientifique très étayé.
Dans le même temps, le président annonçait qu’il ne souhaitait pas « que le texte de loi sur les OGM soit discuté dans l’urgence« . Rapport de cause à effet, quelques heures plus tard, lors de son audition au sénat, Jean-Louis Borloo annonçait le retrait du texte de loi sur les OGM à son rapporteur, le sénateur de la Manche, Jean Bizet.
José Bové salue une sage décision
Cette décision satisfait bien évidemment les militants anti-OGM, José Bové en tête qui au 6ème jour de sa grève de la faim, salue « une décision sage« . « Je reste prudent mais cela va dans le bon sens » juge-t-il. A l’inverse, Jean-Michel Lemétayer, le patron de la FNSEA, principal syndicat agricole, déplore « une reculade du gouvernement : c’est de la politique spectacle« .
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