A l’occasion d’une conférence de presse organisée à l’issue de la réunion interministérielle d’hier sur la crise des déchets en Campanie, région de Naples, le premier ministre italien, Romano Prodi a annoncé avoir pris des mesures destinées à « régler de façon définitive » cette crise.
Le premier ministre italien a donc dans un premier temps réquisitionné l’armée afin de déblayer les zones les plus touchées. « Il y aura un recours aux forces armées pour les cas urgents« . Les militaires devront donc déblayer les quelques 110.000 tonnes de déchets qui encombrent la région de Naples depuis fin décembre.
Puis Romano Prodi a déclaré avoir pris des mesures destinées à aider la Campanie à « atteindre l’autosuffisance en termes d’enfouissement » afin d’éviter « le recours à l’exportation » des ordures à l’étranger, comme c’est le cas actuellement, avec l’Allemagne.
Pour l’heure, la nomination pour quatre mois d’un commissaire extraordinaire, un ancien chef de la police, assisté d’un général de l’armée devrait contribuer à la résorption de la crise.
Au moins trois incinérateurs
Autre mesure, le premier ministre a annoncé la construction « d’au moins trois incinérateurs » dont la région est actuellement dépourvue. Pour l’heure, un premier incinérateur est déjà en construction dans la région. En revanche, en ce qui concerne les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui continuent aux abords du centre de traitement des déchets de Pianura, à la périphérie ouest de Naples, aucun commentaire n’a été fait.
Côté associations écologistes, les principaux responsables de cette crise sont les « entreprises de traitement qui ont remporté les appels d’offres mais n’ont pas rempli leurs engagements construisant des sites inadaptés et ne respectant pas les normes pour traiter les déchets« .
Legambiente, principale association écologiste du pays continue, « au niveau politique, la faute est de ne pas avoir mis en place le tri sélectif. Si déjà on commence immédiatement par ramasser le carton, le plastique et le verre qui se trouvent dans les ordures accumulées dans les rues, on résout une bonne partie du problème (…) Peut-être que cette crise permettra de mettre les choses au clair. Un quart des déchets toxiques et industriels produits dans le nord de l’Italie sont acheminés vers le sud du pays par le biais d’entreprises implantées dans le nord qui ont des liens avec la Camorra« .
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