Nouvelle technique de transformation des déchets en combustibles

italie_drapeau.JPGLes déchets comme nouvelle source d’énergie, économique et propre, à portée de main et parfaitement intégrée dans les procédures industrielles actuelles. C’est la promesse de la nouvelle technologie mise au point dans un hangar à la porte de Brescia, qui permet de transformer une vaste gamme de déchets (du plastique aux résidus non ferreux des voitures) en une huile combustible capable de fournir plus d’énergie que le gasoil normal.

Avec une tonne de plastique, il est possible de récupérer en quelques heures jusqu’à 850 litres d’huile synthétique avec lesquels on alimente -sans raffinage préalable- les moteurs diesel ou les turbines, et plus de 100 kilos de gaz, parmi lesquels le méthane et le propane. Les coûts de production sont de 3% par rapport au produit final.

D’ici au mois de mars, à Campone, dans la province de Pavie, une usine pour usage agricole, avec un débit de 250 litres par heure, sera mise en route. Avec 1 litre d’huile combustible pouvant produire environ 5KW, la production sera capable de satisfaire les besoins d’une entreprise moyenne. Le système est amplement adaptable à de petites usines, ainsi qu’aux grands centres de plusieurs Mégawatts une fois branchés en série à différentes puissances.

Des résultats positifs

« Entre juin et juillet dernier –explique Carlo Pelanda, président de Vuzeta– la société Ansaldo Energia, qui fait partie du groupe Finmeccanica, a réalisé des tests sur l’usine expérimentale de Brescia et les résultats sont restés positifs ». La semaine dernière, les sommets entre Vuzeta et Ansaldo Energia se sont déroulés à Gênes pour étudier une future collaboration, aussi bien technologique, industrielle que commerciale. L’innovation, qui a déjà reçu 900 mille euros de financement de la part de la région Lombardie et qui a vu également l’investissement d’environ sept millions d’euros de la part de 30 sociétés, est le fruit de l’enthousiasme et de la persévérance du modénais Villiam Storchi et des fortes compétences de chimie et de mécanique que le district de Brescia a développé pour le secteur de l’armement.

« Du point de vue chimique, il s’agit d’une liquéfaction, une propriété de la souche de la pyrolyse, qui produit le réarrangement des liens moléculaires entre les atomes de carbone, hydrogène et oxygène, en transformant un matériau pauvre en hydrocarbure à haut pouvoir calorifique – explique Giuseppe Zanoni, chimiste de l’Université de Pavie- mais grâce à l’utilisation de catalyseurs et du design particulier, au lieu de survenir à une température de 600-1000 degrés Celcius, les réactions apparaissent à 350 degrés à peine, avec de nombreux avantages, tant d’un point de vue énergétique qu’environnemental« .

6 à 8 usines de grandes dimensions

Pour les prochaines années, la VuZeta prévoit le démarrage de 6 à 8 usines de grandes dimensions, avec un débit de 1000 litres par heure en Italie et dans le reste du monde, comme au Canada, Brésil, Etats-Unis à travers des accords de collaboration au développement. Le groupe de Brescia a déjà envoyé les procédures pour plusieurs brevets et expérimente l’usage de nanocatalyseurs, mais les prospectives du marché ne sont pas sans risques : d’abord, la reconnaissance de la part des normatives de ces nouveaux combustibles synthétiques, ensuite, à moyen terme, la concurrence asiatique, certainement intéressée à reproduire le système à travers le reverse-engineering, vu ses grandes demandes énergétiques.

« Notre objectif est de maintenir une avance d’au moins 3 ans sur le temps de la recherche et du développement sur la concurrence des 6 premières années – observe Pelanda, de manière à marquer son terrain sur le marché. Pour cela, nous nous tournons vers les pays comme le Brésil, avec une importante disponibilité en matière première agricole, permettant une rapide expansion« .

BE Italie numéro 61 (9/01/2008) – Ambassade de France en Italie / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52483.htm

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