Selon le rapport annuel de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), en Polynésie Française, le niveau de radioactivité ambiante continue de décroître depuis l’arrêt des essais atmosphériques d’armes nucléaires, en 1974.
« Pour l’année 2006, les résultats s’inscrivent dans la continuité d’une diminution régulière des niveaux de radioactivité« , a indiqué l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
« On observe, d’une part, que la radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137, d’autre part, que la dose efficace annuelle ajoutée par la radioactivité résiduelle d’origine artificielle est inférieure à 6 microsieverts (µSv) par an. Cette valeur représente moins de 1% de la dose associée à l’irradiation naturelle en Polynésie (environ 1000 µSv par an)« , a ajouté l’institut.
Depuis 35 ans, le Laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement (LESE) de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), implanté à Tahiti, participe chaque année à l’évaluation dosimétrique des retombées radioactives dans le Pacifique. Le laboratoire fait des relevés dans l’eau, l’air, le sol ainsi que dans les produits alimentaires consommés par la population sur sept îles réparties dans les cinq archipels de la Polynésie française.
« Pas de radioactivité notable »
Pour Bruno Barillot, chargé de mission auprès du Coscen (Comité de suivi sur les conséquences des essais nucléaires, qui relève du gouvernement polynésien), ce rapport « confirme » les études menées sur le sujet par la commission d’enquête de l’Assemblée de Polynésie.
« C’est tout de même rassurant de savoir qu’il n’ y a pas de radioactivité notable et qu’il n’y a pas de risque pour la santé« , a-t-il déclaré. Mais, « à mon avis, le problème n’est pas vraiment là. La radioactivité due aux essais nucléaires ne se mesure plus dans les fruits et les poissons, mais dans la santé des personnes qui ont travaillé sur les sites ou qui ont vécu en Polynésie principalement pendant la période des essais aériens« , de 1966 à 1974.
Bruno Barillot critique également le fait que l’IRSN ne s’intéresse pas à Moruroa et Fangataufa (archipel des Tuamotu), les deux anciens sites d’expérimentation qui dépendent d’un département directement rattaché au ministère de la Défense. « Le problème capital est quand même de savoir comment on gère Moruroa et Fangataufa et pour cela il faut que le pays puisse avoir sa propre expertise sur ces deux atolls qui restent extrêmement contaminés« , a-t-il indiqué.
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