Vendredi soir, Paris à demandé l’activation de la clause de sauvegarde auprès de l’Union européenne. Cette procédure suspend la culture du maïs MON 810 sur le territoire national. Une telle décision n’est pas sans provoquer des remous.
Si cette décision a bien évidemment été saluée par les écologistes, les altermondialistes et l’opposition socialiste, elle a été le sujet de violentes critiques de la part des syndicats agricoles et au sein même du parti au pouvoir. Conscient de ces tensions au sein de son parti, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur le sujet lors du Conseil national de l’UMP ce week-end. »Je n’ignore nullement que, dans ma propre famille, certains sont contre« , mais il justifie sa décision par le fait de placer la France « à l’avant-garde du débat sur l’environnement« .
Cette décision s’appuie sur les conclusions du comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM qui a fait état « d’éléments scientifiques nouveaux« . L’indépendance de ce comité, composé de chercheurs, de représentants des cultivateurs, semenciers et associations, a fait l’objet de nombreuses polémiques. Jean-François Le Grand, son président, dénonce lui-même l’existence de « lobbies » en son sein.
Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale, qui avait vivement critiqué l’avis émis par ce comité, persiste et signe ce week-end dans une tribune parue dans le JDD. Il y dénonce « un nouveau procès en hérésie« . Il estime que le procès sur les OGM doit avoir lieu au Parlement.
Une décision qui divise
Côté socialiste, Ségolène Royal exprimait sa satisfaction. « Il était temps » commentait-elle. Quant à José Bové et ses amis grévistes de la faim, ils ont stoppé leur mouvement dès l’annonce gouvernementale.
La FNSEA, principal syndicat agricole déplore cette « décision affligeante » qui n’a pas été prise avec assez de recul, et l’organisation émet « des doutes sérieux sur son objectivité« . Quant aux agriculteurs céréaliers du sud-ouest de la France, principale région productrice, ils s’insurgent contre « l’obscurantisme » de cette décision.
D’un point de vue technique, cette clause de sauvegarde doit être activée par le ministre de l’Agriculture, à savoir Michel Barnier, et le semencier en cause, ici Monsanto dispose d’un délai de 15 jours pour présenter sa défense. Dans tous les cas, la requête de la France ne pourra être déposée qu’après ce délai.
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