Selon un rapport d’expertise commandé par un CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) de l’aéroport d’Orly, le 5 février dernier, l’aéroport du Val-de-Marne aurait échappé de peu à une explosion sur l’un de ses chantiers.
Selon le quotidien « Le Parisien » paru lundi, le cabinet indépendant Technologia a indiqué dans un rapport intitulé « Analyse de l’intervention de sous-traitants » et daté du mois d’octobre que « l’incident, survenu le 5 février 2007, illustre parfaitement comment un chantier habituel peut créer une situation majeure – explosion d’une partie de bâtiment à proximité du public – par l’introduction non maîtrisée d’un solvant réputé peu dangereux, mais mis en ?uvre d’une façon inadaptée« .
« Une atmosphère hautement explosive »
Ce 5 février, une demi-douzaine de salariés pris de malaises ont été soignés par les pompiers et une soixantaine de personnes évacuées. L’origine de l’incident est dû au fait qu’un produit chimique utilisé pour le désamiantage de locaux situés au troisième étage de l’édifice a été pulvérisé au lieu d’être déposé au pinceau. Selon le rapport du cabinet indépendant, le solvant a créé « une atmosphère hautement explosible » qui n’a pas été considérée comme telle par Aéroports De Paris (ADP).
Selon l’expertise, la mise en oeuvre de l’évacuation du personnel exposé « ne semble pas avoir été menée avec la rigueur nécessaire« . En effet, « lors de l’incident, le personnel du troisième étage n’a pas été immédiatement évacué, ni même dans sa totalité« . Selon Technologia, « il semblerait que la direction d’ADP n’ait pas pris la pleine conscience des enjeux, liés à la sécurité de ces interventions, dans le cadre particulièrement sensible de l’aéroport« .
Des risques « théoriques »
Cette analyse a été contestée par ADP qui qualifie d' »inacceptables » les propos de Technologia selon lesquels « les agents d’ADP hésiteraient à arrêter un chantier si un risque avéré était détecté« . Selon la société aéroportuaire, « ce rapport est émaillé de trop nombreuses erreurs et prises de position ni argumentées ni même justifiées« . Toutefois, aucune contre-expertise n’a été engagée.
ADP réfute les risques d’explosion : « Ils sont théoriques, fondés sur la base d’un ouvrage et de postulats non avérés et pas sur une étude scientifique sérieuse. Un tel risque n’a pas été perçu par les pompiers, qui ont demandé une simple ventilation des lieux« .
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