Lors de la réunion du groupe UMP hier, le sujet des OGM a provoqué un véritable tollé. Une majorité des députés présents se sont élevés contre la décision du gouvernement de suspendre la culture du MON 810 en France au nom du principe de précaution. Ils déplorent que le parlement ait été court-circuité sur ce sujet.
Jean-François Coppé, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, s’est exprimé hier à l’issue de la réunion. « Ça a chauffé sur les OGM. Il y a eu un véritable débat. Beaucoup de députés sont intervenus, dans le même sens, avec des termes courageux« .
Jean Leonetti, le vice-président du groupe confiait quant à lui que « les députés UMP comprennent le compromis politique qu’est le Grenelle de l’environnement » mais ils n’acceptent pas « le renoncement scientifique« .
Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale a lancé les hostilités en dénonçant « un nouveau procès en hérésie » et en remettant en cause la légitimité de la Haute autorité provisoire sur les OGM, considérant qu’il s’agit là dun « comité nommé avec un peut-être un peu de précipitation« . « Cela fait sept ans que les gouvernements successifs tergiversent pour transposer les directives européennes sur les OGM, refusant de trancher le débat, laissant prospérer les peurs irraisonnées et les discours dogmatiques. Il est temps que le débat revienne au Parlement » ajoute-t-il.
Un vrai débat scientifique
Il a vite été soutenu par Michel Raison qui s’insurge, « quand est-ce qu’on va écouter les vrais scientifiques et non plus les scientifiques militants transformés en animateurs télé ? Il y a beaucoup de données scientifiques qui concluent à l’innocuité des OGM« .
Patrick Ollier a quant à lui tenter de calmer les esprits en décidant justement, sur proposition du président de la Commission des Affaires économiques, de mettre en place des réunions d’information avec des scientifiques.
Face à ce début de fronde, François Fillon a rappelé à sa majorité qu’elle était « engagée par les conclusions du Grenelle de l’environnement« . Il rappelle cependant que la suspension ne constitue en rien une « opposition de principe » aux OGM ni un recul face aux pressions avant les municipales. Certains accusent cependant ce même gouvernement d’avoir cédé face à la pression des lobby anti-OGM et notamment le mouvement de grève de la faim de José Bové.
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