D’après une enquête Eurobaromètre relative aux attitudes face à la biodiversité, une majorité écrasante d’Européens estiment que la diminution de la diversité biologique est un problème grave. L’enquête met en évidence les préoccupations des Européens en ce qui concerne le déclin et la disparition des espèces animales et végétales, des habitats naturels et des écosystèmes.
C’est en Grèce, au Portugal et en Roumanie que les citoyens se sont montrés le plus préoccupés. L’enquête révèle également que les Européens s’inquiètent davantage de la diminution de la biodiversité au niveau mondial que dans leur propre pays.
Le Commissaire Dimas a déclaré à ce sujet: « L’appauvrissement de la biodiversité est irréversible. Depuis les années 70, l’Union européenne s’est engagée dans la protection de la nature et nous ne ménageons pas nos efforts pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé, à savoir enrayer la diminution de la biodiversité sur notre continent à l’horizon 2010. Cet objectif nécessite que tous les citoyens de l’Union coopèrent afin de garantir la viabilité et le bon état de santé des écosystèmes. L’autosatisfaction n’est pas de mise. »
La pollution et les catastrophes d’origine anthropique sont considérées comme les menaces les plus graves pesant sur la diversité biologique
D’après l’enquête Eurobaromètre, les Européens estiment que la pollution de l’air et de l’eau et les catastrophes d’origine anthropique, telles que les marées noires et les accidents industriels, constituent les menaces les plus graves pour la biodiversité (27 %). Suivent le changement climatique (19 %), l’intensification de l’agriculture, la déforestation et la surpêche (13 %), et la construction de routes, de logements ou de zones industrielles (8 %). Un cinquième seulement des Européens interrogés considèrent qu’ils sont actuellement touchés par la diminution de la diversité biologique, mais 70 % pensent que celle-ci aura un effet dans le futur sur eux ou sur leurs enfants.
Une obligation morale de préserver la nature
Pour 93 % des Européens, la préservation de la diversité biologique est une obligation morale pour les générations actuelles, considérées comme les gardiennes de la nature. Les citoyens européens sont également conscients du fait que leur bien-être et leur qualité de vie dépendent de la biodiversité et 75 % estiment que la diminution de la diversité biologique peut avoir des répercussions économiques négatives.
Deux tiers des Européens déclarent avoir déjà accompli un effort personnel pour protéger la biodiversité, tandis qu’un tiers aimerait en faire plus. Un cinquième des citoyens de l’UE interrogés se disent prêts à agir s’ils savaient quoi faire pour mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.
La politique de l’Union européenne visant à enrayer la diminution de la diversité biologique
Dans le monde entier, les écosystèmes sont en déclin. La biodiversité qu’ils abritent fournit les biens et les services liés aux écosystèmes (denrées alimentaires, combustibles, fibres, qualité de l’air et de l’eau, fertilité des sols et éléments nutritifs) qui sont au c?ur de notre prospérité économique moderne. Si les écosystèmes atteignent le point de non-retour, les dégâts seront irréversibles. Dans l’Union européenne, ce déclin se manifeste sous la forme de l’effondrement des stocks halieutiques, de l’appauvrissement des sols, de dégâts dus aux inondations et de la disparition de la vie sauvage.
Pour enrayer ce déclin, l’Union européenne a, depuis les années 70, adopté différentes législations relatives à la diversité biologique. La pierre angulaire de la politique communautaire en matière de biodiversité est le réseau Natura 2000, un réseau, étendu à toute l’UE, de zones de protection de la nature pour les espèces menacées et les habitats les plus précieux d’Europe. Ce réseau, qui représente environ 20 % de la surface totale des terres de l’Union, a été substantiellement étendu en novembre 2007 par l’ajout d’une surface de près de 90 000 kilomètres carrés, soit l’équivalent du Portugal. Malgré sa taille, le réseau Natura 2000 reste méconnu des citoyens européens: 80 % d’entre eux n’en ont jamais entendu parler et, parmi ceux qui connaissent son existence, une partie infime sait de quoi il s’agit exactement.
En 2001, les dirigeants européens ont engagé l’Union à enrayer la diminution de la biodiversité à l’horizon 2010. En 2006, une communication de la Commission européenne a défini un plan d’action comprenant des mesures concrètes et établissant les responsabilités de l’Union européenne et des États membres dans la réalisation de cet objectif. Si certains progrès ont été accomplis, il reste cependant beaucoup à faire pour mettre un terme à la perte de biodiversité dans l’Union européenne.
Une importante campagne de communication sera lancée cette année pour encourager les Européens à protéger la diversité biologique et contribuer à canaliser les préoccupations révélées par cette enquête.
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