Pendant une quinzaine d’années, Didier Fresneau, 57 ans, a respiré de la poussière d’amiante. Aujourd’hui, il est victime de plaques pleurales, des lésions de la plèvre pariétale qui apparaissent en général plus de 15 ans après la première exposition à l’amiante.
« Je suis entré aux aciéries d’Imphy en janvier 1975« , a-t-il raconté au quotidien « Le Journal du Centre » paru vendredi. « J’étais fumiste, un travail qui consistait, avec d’autres, à démonter les poches des fours au marteau-piqueur« . Or, ces plaques en amiante dégageaient alors d’importants nuages de poussière.
« Parfois, on ne voyait même plus les fours et nous n’avions ni ventilateur, ni extracteur, encore moins de masque pour nous protéger« , alors que lorsque l’amiante est cuit, les microparticules pénètrent encore plus facilement dans les voies respiratoires.
« On crachait noir et on avait la gorge sèche. Mais on avait de l’eau à volonté. Tout le monde travaillait comme ça à l’époque et il aura fallu attendre la fin des années 90 pour que les masques de protection arrivent. Mais le mal était fait« , a-t-il continué.
Didier Fresneau a exercé ce métier pendant une quinzaine d’années. Lors de ses visites médicales régulières, rien n’a été décelé. Pourtant, « en 1999, j’ai réclamé de passer des radios et un scanner. C’est là que l’on a découvert que j’avais des plaques pleurales, dont certaines sont calcifiées« .
« Faute inexcusable » de l’employeur
Après que sa maladie ait été reconnue « maladie professionnelle » en 1999, le 16 novembre 2007, la « faute inexcusable » de son employeur a été confirmée en appel. Suite à ce jugement, la société qui l’employait doit lui verser une indemnité.
« Il a touché ce dédommagement en 2007, mais comme toujours dans ces cas-là, c’est la Sécu qui a avancé l’argent« , a indiqué le Comité amiante prévenir et réparer (Caper) au quotidien. « En clair, ce sont tous les employeurs qui, par leurs cotisations, payent« .
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