Après le succès du mur végétal créé par Patrick Blanc pour le Musée des arts premiers du quai Branly, à Paris, et une sensibilisation des pouvoirs publics aux problèmes d’environnement, de plus en plus d’immeubles arborent des murs végétaux. A Paris, 40 bâtiments ont déjà été réalisés.
Selon leurs promoteurs, ces murs végétaux ont une double utilité. « Les plantes apportent une protection et une ventilation de la façade en constituant un bouclier naturel contre les rayons ultraviolets et les pluies battantes. Ce qui augmente la durée de vie de l’immeuble« , a expliqué Yves Contassot, adjoint Vert au maire de Paris chargé de l’environnement et des espaces verts, au quotidien « Le Monde » paru jeudi.
Pour Fabienne Gasnier, adjointe au maire du 17e arrondissement, « ces jardins verticaux participent à l’amélioration de l’environnement en favorisant la continuité biologique dans un quartier peu fourni en espaces verts« . De plus, ils servent d’obstacle aux graffitis, dépôts d’ordures ou objets encombrants.
Un isolant thermique et acoustique
Certaines sociétés, comme Greenwall, se sont spécialisées dans la réalisation de ces jardins à la verticale. « Notre objectif est l’amélioration thermique et acoustique des bâtiments, avec le souci d’une consommation d’eau réduite« , a expliqué au quotidien l’architecte Jean-François Daures, fondateur de Greenwall.
« Ces manteaux végétaux et le matelas d’air qui les sépare du mur peuvent faire descendre de 15 degrés la température d’une façade exposée au soleil. Par ailleurs, ils absorbent jusqu’à 18 DbA (décibel audible, un marteau piqueur tourne autour de 100 DbA)« , a-t-il ajouté.
Un mur « dépolluant »
Depuis le mois d’octobre 2007, la ville de Lyon teste le premier mur biofiltrant capable d’absorber des substances polluantes nuisibles pour la santé. Le mur végétal conçu par la société Canevaflor a été mis en place sur les façades du parking du centre d’échange de la Gare Lyon-Perrache.
« A l’intérieur du mur, un cheminement de conduites pulse l’air dans le substrat. Les particules polluantes et les gaz à effet de serre sont donc aspirés et fixés par la terre humide, puis dégradés par des micro-organismes, principalement des bactéries, dont les résidus sont enfin absorbés par les plantes« , a expliqué au quotidien Pascal Peleszezak, directeur de Canevaflor.
L’effet dépolluant des murs végétaux n’est pas totalement garanti. « J’inciterai même à la prudence sur l’utilisation de certaines plantes qui sont capables de fixer les métaux lourds car, par la suite, il faudra dépolluer le mur. Les recherches n’ont pas encore permis de trouver la plante miracle, sauf le chlorophytum, plante d’intérieur, pour assainir l’air« , a précisé Jean-François Daures, qui déconseille l’utilisation du lierre, dont les baies sont très toxiques.
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