L’apiculture française a le bourdon. Les dernières observations du Réseau Biodiversité pour les Abeilles tirent la sonnette d’alarme : pollen de mauvaise qualité, dégradation des défenses immunitaires des abeilles, extension des parasites. Les apiculteurs espèrent un hiver clément pour limiter la casse.
Les premières observations hivernales de terrain sur l’état sanitaire des ruches sont mauvaises. Actuellement, les mortalités vont de 5 à 90 % des ruches. Les causes des surmortalités sont disparates. Elles sont liées à la non-maîtrise du Varroa, ce parasite qui affecte le couvain de l’abeille.
Face aux traitements anti-Varroa, toutes les ruches ne réagissent pas selon le même mode et certains traitements sont inefficaces. La présence du Varroa permet alors l’arrivée de Nosema ceranae. Cet autre parasite est actuellement en voie d’extension en France. Son implantation au sein des colonies affecte les défenses immunitaires des ruches. La conséquence est fatale pour les abeilles avec l’arrivée de pathologies opportunistes (virus) très impliquées dans le phénomène de dépérissement des colonies.
De l’importance du pollen
L’autre élément associé à ces mortalités d’hiver est le problème récurrent du pollen. Sa qualité comme sa quantité ne sont pas suffisantes pour le cheptel. La ressource pollinique a fait cruellement défaut cet été en raison d’une météo défavorable. La pluie et l’humidité ont empêché l’émergence des fleurs par ailleurs en régression à cause de l’anthropisation croissante du milieu.
Conséquence directe : la qualité des pollens est mauvaise et provoque l’effondrement des défenses immunitaires des abeilles. Et on peut dès aujourd’hui constater des ruches mortes. Là encore, la situation est variable selon les régions et les ruchers.
Un dépeuplement partiel… parfois total
Les mortalités s’expriment particulièrement là où les abeilles subissent toutes ces contraintes. Dans certaines ruches, malgré des réserves de nourriture, on observe des disparitions complètes d’abeilles. Dans d’autres ruches, les abeilles meurent progressivement de froid. Le dépeuplement partiel de la ruche ne permet plus aux abeilles restantes de chauffer suffisamment la ruche et de faire face aux températures glaciales.
Face à cette situation, les apiculteurs du Réseau Biodiversité pour les Abeilles espèrent un hiver clément et court afin de limiter cette nouvelle hécatombe des ruchers.
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