L’émirat d’Abou Dhabi, l’un des principaux exportateurs de pétrole, a annoncé lundi qu’il investira 15 milliards de dollars, soit plus de 10 milliards d’euros, pour ériger la ville la plus écologique au monde baptisée Masdar (source, en arabe).
Construite en plein désert, la première ville au monde « sans émissions de carbone, sans déchets, sans voitures » devrait compter 50.000 habitants en 2015.
Le cabinet d’architectes britannique Foster and Partners s’est inspiré des médinas traditionnelles pour dessiner les plans de la future ville verte qui sera compacte, carrée et protégé des vents chauds du désert par des murs. Ses ruelles seront étroites, ombragées, et bordées de cours d’eau pour les rafraîchir.
Concernant les transports, la marche et le vélo seront privilégiés. Pour les plus longues distances, un système de transport non polluant remplacera les voitures.
Se tourner vers les énergies du futur
La ville recyclera la totalité de ses déchets, y compris les eaux usées. Ceci permettra de réduire de 80% la consommation d’eau de mer dessalée. Une partie des eaux usées sera également utilisée pour l’irrigation des plantations destinées à l’alimentation et à la production de biocarburants.
Dans ce pays très ensoleillé, l’énergie solaire permettra d’alimenter la ville en électricité. L’éolien, la géothermie, l’hydrogène… seront d’autres énergies renouvelables utilisées par la future ville.
Sultan Al Jaber, directeur de la Compagnie d’Abou Dhabi pour l’énergie du futur, a indiqué au quotidien « Le Monde » paru lundi que Masdar permettra de « diversifier notre économie. Nous voulons garder notre rôle-clé sur le marché de l’énergie. Il est naturel que nous nous tournions vers celles du futur ».
La « Silicon valley des énergies renouvelables »
L’émirat d’Abou Dhabi souhaite que Masdar soit la « Silicon Valley des énergies renouvelables ». « Nous voulons rassembler à cet endroit étudiants, chercheurs, hommes d’affaires, écologistes », a ajouté au journal Sultan Al Jaber.
Abou Dhabi veut que la future ville soit une vitrine pour les technologies « propres » : solaire photovoltaïque et thermique, rafraîchissement solaire, énergies éolienne et marine, géothermie, agrocarburants, hydrogène, transports et bâtiments propres, recyclage de l’eau, séquestration du carbone…
Masdar a reçu le soutien du Fonds mondial pour la nature (WWF) dans le cadre de son programme One Planet Living (Vivre sur une seule planète). « L’empreinte écologique d’Abou Dhabi est l’une des plus élevées au monde. Si tout le monde sur Terre s’y situait, nous aurions besoin de cinq planètes pour vivre », a expliqué Jean-Paul Jeanrenaud, directeur du programme. « Masdar est le signe que les dirigeants de ce monde réalisent que nos ressources ne sont pas inépuisables. C’est un projet particulièrement intéressant parce qu’il se situe dans le Golfe, qui vit du pétrole ».
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