Un A380 d’Airbus a réalisé avec succès le tout premier vol jamais effectué par un avion civil utilisant un carburant liquide dérivé du gaz (Gas to Liquids – GTL) dans le cadre de la première étape d’un programme de vols d’essais visant à évaluer l’impact environnemental des carburants alternatifs sur le marché du transport aérien.
Le vol reliant Filton, au Royaume-Uni, à Toulouse a duré trois heures. L’appareil était piloté par Hugues van-der-Stichel et Frank Chapman.
L’A380, l’avion de ligne dont la consommation de carburant est la plus faible du marché, était équipé des réacteurs Trent 900 de Rolls-Royce. Le GTL était fourni par Shell International Petroleum. Ces essais s’inscrivent dans le cadre de l’accord signé en novembre 2007 avec les partenaires du consortium Qatar GTL, et les résultats des essais seront partagés.
L’A380 a été sélectionné parce que l’appareil est d’ores et déjà la référence environnementale dans le transport aérien. Cet appareil est équipé de quatre réacteurs alimentés par des réservoirs séparés, une configuration idéale pour effectuer des essais d’arrêts moteurs et redémarrages dans les conditions d’évaluation standard. Au cours de ce vol, le réacteur n°1 était alimenté par un mélange de GTL et de carburant avion, alors que les trois autres étaient alimentés en carburant avion standard.
Dans le cadre du programme de recherche d’Airbus sur les carburants alternatifs, ce vol constitue la première étape d’une phase d’essais à long terme visant à évaluer le potentiel des carburants alternatifs viables et durables pour l’avenir. Le GTL pourrait être disponible dans certaines régions du monde, pour devenir à court terme un carburant de substitution pratique et viable pour l’aviation civile. Le GTL possède des caractéristiques intéressantes pour la qualité de l’air local, et présente des avantages en termes de consommation par rapport au carburant avion actuel. Par exemple, le GTL a une très faible teneur en soufre. Le carburant de synthèse peut être fabriqué à partir d’un éventail de produits à base d’hydrocarbures comprenant le gaz naturel ou les matières organiques végétales obtenues selon un procédé connu sous le nom de Fischer-Tropsch.
« Un grand événement »
Les essais actuels utilisant le GTL ouvriront la voie à l’avenir aux biocarburants de seconde génération, qui ne sont pas actuellement disponibles en quantités suffisantes pour un usage commercial. Airbus étudiera les biocarburants viables de seconde génération dès qu’ils seront disponibles.
« Nous sommes heureux d’avoir réussi ce vol, qui ouvrira la voie à l’approbation de carburant de synthèse pour les avions, à l’avenir. Nous sommes fiers de faire partie du consortium qui effectue des recherches dans le domaine de carburants plus propres destinés à l’industrie aéronautique« , a déclaré Sjoerd Post, Vice President Shell Aviation.
« C’est un grand événement. Le carburant et l’environnement sont des défis majeurs auxquels l’aviation doit faire face, et la coopération internationale en termes de recherche et de technologies ouvre de nouveaux horizons dans ces domaines. Notre feuille de route concernant les carburants alternatifs demande des innovations, des nouvelles idées et options qui restent à explorer« , a déclaré Tom Enders, Président et CEO d’Airbus. « Cela exige une forte coopération entre les industries et entre les pays, et c’est cette approche que nous démontrons aujourd’hui avec ce tout premier vol d’essais inaugurant l’utilisation de carburants alternatifs, une étape incontournable qui confirme l’engagement d’Airbus à devenir une entreprise éco-efficiente leader« .
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