Alors que le Sénat examine actuellement le projet de loi OGM, une bonne partie des producteurs de maïs réagit à l’interdiction de commercialisation du Mon 810 sur le marché français. Selon eux, l’utilisation de semences OGM se justifie dans le Sud-Ouest de la France, région où la pyrale, une chenille qui s’attaque aux plans de maïs met les récoltes en danger.
Le maïs Mon 810 est modifié de telle façon qu’une protéine contenue dans ses gènes paralysent la pyrale. Les agriculteurs qui utilisent le Mon 810 vantent alors les mérites de cette semence, pourtant plus chère de 40 euros par hectare à l’achat. Pascal Metge, agriculteur près de Toulouse confie au quotidien économique « la Tribune » qu’un « seul traitement phytosanitaire contre la pyrale coûte environ 40 euros l’hectare et les agriculteurs en passent souvent deux« . Si l’on ajoute à cela une bonne amélioration du rendement, cet agriculteur redoute de devoir retourner à ces anciennes semences et aux traitements chimiques associés. « On vient au maïs Bt par souci de rentabilité, mais on y reste pour d’autres raisons. Un champ de maïs OGM, c’est plus vivant qu’un champ de maïs traité!« , continue-t-il.
Jacques Beauville , autre agriculteur est devenu un pro-OGM convaincu suite à la destruction de sa récolte par une tempête. « L’assureur m’a expliqué que le maïs n’aurait pas été cassé par le vent si les tiges n’avaient pas déjà été à moitié mangées par la pyrale. Depuis, je passe le coût de l’assurance tempête dans mes semences » explique-t-il dans « la Tribune ».
Et l’argument écologique ?
Quant à l’argument écologique, celui-ci compte également pour ce pro-OGM. Il précise en effet qu’il ne laboure plus « donc (il) n’a plus besoin de tous les arthropodes pour consommer la matière organique dans le champ. Ils sont préservés avec le maïs Bt puisqu’ils ne subissent plus les produits phytosanitaires, qui touchent les insectes sans discernement. Du coup, je vois aussi revenir des lièvres et des lapins dans mes champs« .
Quant à Xavier Beulin, le vice-président du principal syndicat agricole, la FNSEA, renoncer aux semences OGM risque de poser un gros problème de compétitivité à l’agriculture française. Par voie de conséquence, ce problème devrait même s’étendre à la filière animale, certains éleveurs privilégiant les importations de soja OGM pour nourrir leurs bêtes. Ainsi, la production de porcs pourrait chuter de 35% si on interdisait le recours au soja d’importation.
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