Au deuxième jour d’audience au tribunal correctionnel de Paris, la parole a été donnée au professeur Jean-Claude Job. Ce pédiatre-endocrinologue a longtemps présidé l’association France Hypophyse qui se chargeait de la collecte et la distribution de l’hormone de croissance.
Aujourd’hui, 111 enfants souffrant d’un retard de croissance sont décédés de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) après avoir été traités avec cette hormone parce que, selon l’accusation, de « graves fautes d’imprudence et de négligence » ont été commises.
Entre la fin des années 60 et 1988, la France a mis en place un système de traitement à l’hormone de croissance. « La pharmacie centrale essayait d’acheter de l’hormone de croissance aux laboratoires étrangers mais ils en livraient des quantités insuffisantes. On n’arrivait pas à traiter le dixième des enfants« , a déclaré hier, selon l’AFP, l’ancien président de France Hypophyse.
Pour que les enfants puissent recevoir le traitement « très rare et très coûteux« , tout a du être organisé : collecte, laboratoire d’extraction, système de distribution. Etant donné que les « laboratoires privés (…) n’étaient pas intéressés« , France Hypophyse, un système français para-étatique en liaison avec l’institut Pasteur pour la fabrication de l’hormone, a été créée en 1973. L’association « n’a jamais gagné d’argent en vendant des hypophyses« , a précisé Jean-Claude Job.
« Nous n’étions pas des aventuriers »
« Nous n’étions pas des aventuriers. Nous ne nous sommes pas lancés sans motif. Notre motif, c’était que les enfants trop petits souffraient beaucoup et leurs parents aussi. Ils voulaient être pilotes, hôtesses de l’air ou danseuses et ils ne le pouvaient pas« .
« Si c’est avec un accent émotif que j’ai parlé de leurs petites tailles, c’est avec un accent encore plus émotif que j’entendrai parler de la MCJ » durant les quatre mois d’audience, a-t-il continué. « Nous avons pris les plus grandes précautions« .
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