Un repas qui pourrait être fatal pour les moustiques de l’espèce Aedes aegypti

aedes_dengue.jpgLes femelles moustiques peuvent ingérer jusqu’à deux fois leur poids en sang à chaque piqûre, soit près de trois microlitres par repas. Ces insectes peuvent ainsi transmettre à l’homme des maladies potentiellement fatales comme la fièvre jaune, le paludisme, la dengue hémorragique ou encore le virus West Nile.

Une équipe de chercheurs de l’Université d’Arizona dirigée par le Pr. Roger L. Miesfeld a découvert le processus métabolique qu’utilisent les moustiques femelles de l’espèce Aedes aegypti afin de se débarrasser des sous-produits toxiques du sang humain. Ces résultats ont été publiés dans l’édition de Proceedings of the National Academy of Sciences du 15 Janvier 2008. Deux années de recherche ont été nécessaires afin de comprendre le fonctionnement de cette voie métabolique qui permet au moustique d’éliminer de son organisme l’azote et l’ammoniac qui résultent de la transformation des nutriments provenant des protéines du sang.

Comprendre cette voie métabolique est une manière possible de contrôler les populations de moustiques car si cette voie est bloquée, l’accumulation de toxines pourrait tuer les moustiques avant qu’ils ne puissent se reproduire.

L’équipe du Pr Miesfeld est maintenant à la recherche d’une molécule qui serait inoffensive pour les humains mais qui perturberait cette voie métabolique chez Aedes aegypti. Une fois trouvée, cette molécule pourrait être développée en un insecticide et être pulvérisée dans les endroits où les moustiques se rassemblent comme les points d’eau ou les moustiquaires. Les chercheurs ont également envisagé l’élaboration d’un insecticide oral qui pourrait être pris par les populations à risque. Cette pilule, n’étant pas un vaccin, ne protègerait pas de la maladie en cas de piqûre, mais l’insecte, qui aura alors ingéré l’insecticide, mourra avant d’avoir pu piquer quelqu’un d’autre et ne pourra donc pas se reproduire. L’ensemble des personnes ayant pris ce traitement deviendrait donc, à long terme, un « gigantesque piège à moustiques« .

Dans un monde où les moustiques et les maladies qu’ils transportent sont de plus en plus résistantes aux insecticides et aux médicaments connus, trouver de nouvelles façons de les combattre est cruciale selon le Pr Miesfeld qui pense que ce traitement pourrait devenir « une arme dans notre arsenal contre ces maladies qui tuent des millions de personnes par an« .

BE Etats-Unis numéro 108 (25/01/2008) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52809.htm

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