Frédéric Granotier, Directeur Général Délégué, Directeur du Pôle Commerce chez Poweo
Avec l’ouverture du marché de l’énergie aux particuliers, vous annonciez un objectif ambitieux de 100.000 clients, vous en êtes loin…
C’est l’objectif que nous avions annoncé début 2007 pour fin 2007. Mais, pour les raisons que l’on connaît, c’est-à-dire la communication négative sur la réversibilité faite dans les médias suite à l’ouverture des marchés des particuliers, il y a eu beaucoup moins de clients qui ont quitté EDF que prévu. Désormais, c’est du passé.
Le problème de la réversibilité est résolu puisque le 10 janvier dernier le Parlement a approuvé la loi permettant aux clients qui quittent les tarifs réglementés d’EDF d’y retourner s’ils le souhaitent, et ce jusqu’en juillet 2010. Cette loi a été ensuite promulguée par le Président de la République.
Ce problème qui était vraiment le point noir à l’ouverture des marchés en 2007 est derrière nous. C’est maintenant qu’a lieu la véritable ouverture des marchés de l’énergie aux particuliers. D’ailleurs, nous le voyons de façon très sensible sur nos ventes.
Au départ, on pouvait donc parler d’échec sur le marché des particuliers ?
Disons que les acteurs ont eu moins de clients que prévu, d’autant plus que le marché ne s’est pas ouvert. Il y a eu tellement de communication négative. C’est un échec de l’ouverture du marché plus qu’un échec de l’entreprise.
Sur le marché des professionnels, vous avez eu moins de problèmes ?
Il y a eu le même problème de réversibilité. Il y a eu une très forte décroissance des ventes aux professionnels depuis juillet 2007.
Concernant les réticences à changer de fournisseur d’énergie, y a-t-il d’autres raisons que la réversibilité ?
C’est surtout le problème de réversibilité qui bloquait, et qui faisait peur aux Français. Ils se disaient « si je n’ai pas la possibilité de retourner aux tarifs réglementés d’EDF, ce n’est pas forcément intéressant de partir parce que je ne sais pas ce qui va se passer, si les nouveaux entrants vont maintenir sur la durée leurs avantages compétitifs par rapport à EDF ». Nous pouvons comprendre que la non réversibilité ait pu les effrayer.
Quels sont vos chiffres aujourd’hui ?
En janvier, nous avons annoncé 20.000 clients particuliers dont 8.000 en contrat de maintenance et d’entretien de chaudières dans notre filiale de Toulouse et 12.000 en fourniture d’électricité et de gaz. Chez les professionnels, nous avons 90.000 clients.
Chez les particuliers, nous augmentons rapidement notamment grâce à l’acquisition de la société Orevad que nous avons rebaptisé Arelys. C’est une société qui a des commerciaux qui font de la vente à domicile. Ils ont commencé à commercialiser le 15 janvier. Aujourd’hui, nous avons donc beaucoup plus de ventes aux particuliers qu’il y a un mois ou 6 mois.
Vous pensez donc toujours que le marché des particuliers a un avenir ?
Oui, le marché s’ouvre et cela se traduit dans les chiffres de ventes. Les gens sont contents de pouvoir faire jouer la concurrence en ayant ce filet de sécurité de pouvoir revenir aux tarifs réglementés d’EDF si l’offre ne leur convient pas, s’ils ne sont pas contents du service client. Pour X ou Y raisons, ils peuvent retourner aux tarifs réglementés et payer le même prix qu’avant. Ils ne prennent pas de risques.
Quelles sont vos parts de marché ?
Pour les professionnels, nous avons 2% du marché. Pour les particuliers, cela représente très peu en pourcentage de marché, mais cela représente près de 40% des clients qui ont quitté les tarifs réglementés d’EDF.
Les résultats sont-ils conformes à vos attentes ?
Oui, et depuis le 15 janvier ils sont même supérieurs à nos attentes. Depuis le vote de la loi sur la réversibilité et l’annonce de nos nouvelles offres, nous sommes très satisfaits des résultats.
Quels sont vos objectifs pour 2008 ?
Nous n’avons pas annoncé d’objectif officiel en termes de conquête de clients sur 2008. L’objectif que nous avons donné, c’est un objectif 2010. En 2010, nous visons plus d’un million de clients particuliers.
Dans quelles énergies allez-vous investir en priorité ?
Nous avons une importante partie de notre plan industriel et d’investissement qui concerne les énergies renouvelables. C’est un axe majeur de développement. Nous serons présents dans l’éolien, la biomasse, le photovoltaïque. Nous prévoyons que les énergies renouvelables représentent 25% de notre capacité de production. Nous visons 600 MW en énergies renouvelables opérationnels avant la fin 2012 et 2.600 MW opérationnels en centrales thermiques combinées à gaz.
Le 21 janvier dernier, vous avez lancé des offres vertes…
Grâce à nos actifs de production renouvelable, nous voulons démocratiser l’électricité verte en France. Nous voulons que tous nos clients puissent bénéficier et consommer de l’électricité verte produite à partir de production renouvelable.
Ces offres connaissent-elles un succès ?
Oui, elles correspondant aux attentes des Français, à savoir être soucieux du respect de l’environnement et faire des économies sur leur facture.
Comment vous situez-vous dans ce domaine par rapport à vos concurrents ?
Nous sommes les premiers à avoir annoncé que par défaut, nous mettons de l’électricité verte dans toutes nos offres, et ce à hauteur de 25%. Tous nos clients (particuliers et professionnels) consomment de l’énergie verte à hauteur de 25%. S’ils le souhaitent, ils peuvent également consommer de énergie verte à 100%.
Pourriez-vous être amenés à vous développer à l’international ?
Nous commençons à amorcer une réflexion mais nous sommes encore loin d’avoir des choses avancées.
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