Selon une étude parue lundi, le réchauffement de la planète pourrait accélérer les dommages infligés par les insectes aux récoltes et aux forêts.
Des chercheurs qui ont étudié une période préhistorique de réchauffement climatique ont découvert qu’elle avait coïncidé avec une prolifération des insectes. Ces derniers, voraces, ont multiplié les dégâts sur les plantes. Selon les scientifiques, la hausse des températures a fait migrer des insectes qui vivent normalement sous les tropiques vers des latitudes plus froides.
« Notre étude montre de manière convaincante qu’il y a un lien entre la température et l’alimentation des insectes » qui se nourrissent de feuilles, a expliqué Ellen Currano, principal auteur de l’étude et étudiante de troisième cycle à l’université d’Etat de Pennsylvanie.
Quand la température augmente, les dommages aussi
« Lorsque la température augmente, la variété des dommages causés aux espèces de plantes par les insectes qui s’en nourrissent augmente aussi« , a-t-elle ajouté dans le « Proceedings of the national Academy of Sciences » (PNAS).
Les scientifiques ont examiné plus de 5.000 feuilles fossilisées datant d’une période de réchauffement climatique intervenue il y a 56 millions d’années, ainsi que des périodes qui l’ont immédiatement suivie ou précédée.
Des insectes plus voraces
La période de réchauffement s’est caractérisée par un triplement du CO2 dans l’atmosphère et une augmentation des températures de 4 à 10°C. Les chercheurs ont noté que les feuilles fossilisées datant de la période de réchauffement étaient beaucoup plus endommagées par les insectes que celles datant des périodes géologiques voisines. Ils ont constatés que durant cette période chaude, les insectes étaient non seulement plus nombreux, mais également plus voraces.
Selon l’AFP, de précédentes études avaient déjà montré que les insectes proliféraient lorsque la température augmentait et qu’à des concentrations élevées de CO2 dans l’atmosphère, les insectes devaient consommer davantage de plantes qui devenaient moins nourrissantes.
« Si ce qui s’est passé alors est représentatif de ce qui est susceptible d’arriver aujourd’hui, nous pouvons nous attendre à voir des insectes des tropiques ou des zones subtropicales se déplacer vers des latitudes plus au nord ou plus au sud, et à des dégâts plus importants causés aux plantes qui poussent dans ces régions« , a ajouté Ellen Currano.
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